dimanche 9 septembre 2007

DA Inner Sound Y'all



Ça aurait pu être un billet d'humeur, c'est finalement classé dans "musique" mais c'est plutôt fourre-tout. Le sujet du jour : le hip hop. Exclusivement américain, je ferais un autre billet sur le rap français plus tard (quand j'aurai le courage). Oui pour moi le hip hop est américain et le rap est français, je suis pas sûr que ça soit juste mais c'est pas comme si j'allais recevoir des lettres d'insultes de la part de puristes.

Il y a des gens qui considèrent la musique classique comme élitiste et difficile d'accès. Pareil pour le jazz. Pour un white-ass boy comme moi, ça serait plutôt le rap qu'on pourrait considérer comme Terra incognita. Je me permet même le doux euphémisme de dire que je ne suis pas seul puisque autour de moi les amateurs de hip-hop doivent se compter sur les doigts de la main de Casimir après accident avec une scie à métaux.
Il faut dire que Skyrock, M6, MTV et la culture bling-bling dans son ensemble n'aident pas beaucoup. Oui l'image de base c'est le clip avec voitures tunnées, signes extèrieurs de richesse, flingues allemands, filles faciles à moitié nues (ou à moitié habillées, comme pour le verre à demi plein), bref esbrouffe ridicule. Et puis si on prête une oreille aux paroles, la soupe qui a droit d'antenne se contente d'insulter la police, les mamans et de dire qu'il faut se faire plein de pognon.
Alors ouiiiii, d'accoooooord, y a de ça. Mais pas que, bien évidemment (car nous sommes des gens biens et nous savons qu'il ne faut pas réduire un genre ou un moyen d'expression à sa forme dévoyée la plus commerciale, n'est-ce pas ?). J'ai découvert le hip hop de qualité avec un vrai OVNI, l'album 3 Feet High And Rising de De La Soul (je vous conseille l'écoute sur deezer.com). Comme je suis bon je vous donne même la possibilité d'écouter ma chanson préférée sur le blog, oui je sais c'est fou :


Là on est dans les années 80, c'est rigolo, pas prétentieux, frais et pas agressif du tout. Avec cet album, De La Soul a créé quelque chose qui aurait pu révolutionner le hip hop. Ils étaient d'ailleurs considérés comme des hippies à l'époque (parce que leurs textes étaient poétiques et qu'ils portaient des chemises à fleur). Hélas trois fois hélas ils ont refermé la porte eux même avec leur album suivant De La Soul is dead (comme ça c'est explicite) en revenant à un style plus sombre. Adieu les marguerites et les petites mélodies enjouées (et au passage 3 Feet High and Rising regorge de samples de chansons très connues, c'est un bonheur pour l'amateur de rock). Premier contact donc. Je crois que c'est idéal pour découvrir le hip hop tant c'est éloigné de l'image qu'on s'en fait à l'heure actuelle.
Après j'ai enchainé sur le groupe A Tribe Called Quest, sensiblement la même période et le même style décontracté et léger. Faites vous une idée par vous même ici ou encore ici. Ce qui me fait apprécier ces groupes de hip hop, c'est surtout le soin qu'ils apportent à leur instrumentation. C'est mélodieux, bien pensé et ça ne sert pas juste à assurer un vague fond sonore pour les paroles. Après avoir assimilé cette introduction au hip hop, je me suis mis à écouter Cypress Hill. Là encore il a de l'instrumentation de qualité mais on s'éloigne du style peace and love des deux précédents et on a affaire à un ensemble musical plus sombre. Beaucoup plus marqué par une influence latine (ils leur arrivent même de chanter en espagnol) mais aussi reggae (à moins que ça ne soit "ragga muffin", j'en sais trop rien). C'est plus gangsta, plus musclé mais ça ne tombe pas dans la carricature (bon par contre je n'ai jamais prêté attention à ce qu'ils mettaient dans leurs textes...). Allez encore un petit lien pour la route : une très connue, une autre (avec un sample facilement identifiable) et puis une dernière. Voilà donc les trois groupes qui ont le droit de cité dans mes oreilles (y a Jurassic Five aussi mais là j'ai la flemme de faire des liens donc débrouillez vous sur deezer, je conseille la chanson Red Dot et aussi Thin Line) avec une préférence éternelle pour De La Soul car à mes yeux 3 Feet est le meilleur album de hip hop de tous les temps. Ma quête pour trouver de bons groupes de hip hop (enfin "bons" au sens "j'aime" pas au sens qualitatif) me relance souvent. C'est un travail de recherche assez difficile (puisque je n'y connais rien) et souvent frustrant mais au vu des pépites que j'ai découvertes, le jeu en vaut la chandelle.
Chronique décousue, pas très belle ni bien écrite mais je me sentais d'humeur partageuse alors si les chansons que j'ai proposées ici ont pu plaire à quelqu'un ça me suffit.

samedi 8 septembre 2007

Bat-ponque



Hop, "réouverture" du blog. Ou plutôt réapprovisionnement compte tenu que l'inspiration s'était fait la malle faute d'envie et de matériel. Mais la rentrée bd a commencé alors rentrons dans le vif du sujet dès maintenant.
Paul Pope est un gars doué. Ce type dessine et scénarise dans son coin depuis un bon moment, c'était un des plus jeunes artistes à percer dans le milieu du comics "underground" (ou small press) et il s'est bien vite fait remarquer par l'industrie. Il mélange à merveille les styles européen, manga et comic pour développer une identité graphique tout à fait atypique. Bref il a plein d'influences, il fait sa cuisine et la sauce prend diablement bien. J'ai commencé à le lire avec Escapo, édité chez Vertige Graphics en France. Cela fait un moment que je connais son nom mais je viens tout juste de pénétrer dans son univers et je compte bien l'explorer encore davantage (son Heavy Liquid va être édité par Dargaud en octobre).
L'oeuvre que je critique aujourd'hui est sans aucun conteste un des comics que j'attendais le plus ces derniers mois. Batman Year 100 (Batman Année 100 chez nous, édité par Panini, bientôt en vente). Batman en 2039 (soit cent ans après sa création par Bill Finger et Bob Kane), dans une Gotham futuriste mais pas tant que ça, différente mais pas vraiment, un Batman vu par un artiste iconoclaste. L'idée brillante est de sortir le personnage de son contexte habituel des séries classiques qui n'en finissent pas. Ici l'histoire a une fin et se suffit à elle même. En termes techniques on appelle ça une mini série, au passage.
Et puis il y a la phrase de Paul Pope qui déclare que son Batman est une "American response to V For Vendetta" (oeuvre majeure d'Alan Moore et David Lloyd qui a changé ma vision de la vie, si si). Bien sûr je n'ai pas complètement pris cette description au premier degré, venant de la part de Pope ça m'aurait étonné quand même. Il n'empêche qu'il n'y a pas de fumée sans feu donc j'allais ouvrir les yeux.

Batman Year 100 est avant tout un régal pour les yeux. L'auteur se déchaine et imprime sa marque sur le personnage et son environnement. Le mélange sauvage des influences crève les yeux, ici des vaisseaux dans le plus pur style manga, là une Gotham dont les ruelles empruntent à la bd européenne, il y a du Hugo Pratt, du Jack Kirby, il y a tout et tout fonctionne. C'est punk, gras, sale, humide, nerveux mais aussi merveilleusement fluide, tout à l'épure et à l'essentiel. La mise en scène met le mouvement à l'honneur sans pour autant se priver de quelques poses bien emblèmatiques (pour qu'on puisse apprécier la façon dont il a redesigné le costume du Batman). Il glisse au passage quelques petites références incontournables de l'identité graphique de Batman, soulignant ainsi à quel point il réinterprête le mythe tout en gardant des points de repères. Points de repères qui se transforment en clins d'oeil facétieux pour ce qui reste avant tout un personnage de papier.
Durant 200 pages ce Batman devient son jouet et il magnifie, comme peu ont réussi à le faire, le fait que Batman n'est pas qu'un super héros comme les autres mais bien une icone pop à part entière. Tout le monde connait Batman, dès lors on peut le décliner à toutes les sauces pour mieux faire ressortir son essence. Paul Pope dessine donc un Batman punk, félin, dégingandé, humain (il saigne, souffre et doit reprendre son souffle) mais aussi fantasmatique, irréel, grotesque et terrifiant. Jeux de fumée, de masque et de cape, effets pyrotechniques, gadgets, rien ne manque. C'est juste beau à se damner, unique et envoûtant. On en redemande des interprétations comme ça. Voilà ce que devrait être les comics super héroïques, des variations/déclinaisons, des histoires indépendantes, des terrains de jeu avec carte blanche pour les auteurs.

La partie scénario maintenant. Force est de le reconnaitre ça ne boxe pas dans la même catégorie que Vendetta (mais comme dit plus haut, ne prenons pas trop cette déclaration au sérieux). Il est un peu regrettable que Pope n'ait pas travaillé avec un scénariste aussi dingue que lui car si il assure niveau graphique, il n'obtient pas le même résultat dans l'écriture. C'est de facture classique, sans rebondissements ni trouvaille de génie. Complot gouvernemental et chasse à l'homme, minimum syndical quoi. C'est d'autant plus dommage qu'une histoire plus osée aurait complétée à merveille une oeuvre qui avait tout pour rentrer au panthéon des meilleurs comics de super héros. Il y a des idées sympathiques quant à la façon dont le Batman se met en scène et surtout un aspect fantastique vraiment intéressant (je n'en dis pas plus mais Pope aime jouer sur les frontières entre réel et légende). Regrettable donc que rien ne décroche la machoire de façon structurelle, juste de fugaces éclairs qui ne concernent que la forme et pas vraiment le fond.
Pour donner une idée on est dans la veine d'un Dark Knight de Frank Miller (il y a d'ailleurs une influence graphique, notamment sur le design grotesque des flics) mais sans le côté jusqu'au boutiste, un peu comme si Pope restait le pied sur le frein (ou plutôt ignorait comment passer la vitesse supérieure). Dans le domaine de la variation autour d'un super héros, Mark Millar avait livré quelque chose avec une réelle valeur ajoutée dans Superman Red Son (la fusée de Superman s'écrase en Ukraine au lieu du Kansas, imaginez l'icone américaine par excellence élevée par le régime soviétique...).

Pour conclure c'est quand même quelque chose à lire, une vision folle et unique, une histoire de super héros/légende urbaine pour adultes de qualité. Dans le top 3 des meilleurs albums sur Batman.

vendredi 13 juillet 2007

Marlon Brando dans "Une Moto Nommée Intelligence"



J'ai de plus en plus de mal à trouver des titres marrants (voire même de simples jeux de mots vaseux) donc j'en ai fait un surchargé de références faciles, à vous de décoder... Bon alors Akira de Katsuhiro Otomo, l'anime culte blabla... et Tokyo Godfathers de Satoshi Kon (disciple d'Otomo d'ailleurs) au programme aujourd'hui. Le premier on me l'a prêté (merci à Guiton, qui m'avait aussi prêté Metropolis du même Otomo, j'en avais parlé ) et le second je l'ai acheté à 10 euros à la Fnac (par curiosité et pensant que ça me ferait une bonne introduction à l'univers de Kon puisque son Paprika vient de sortir il y a peu).
Animation, ça c'est bon j'aime et ça m'intéresse, japanimation c'est déja moins ma tasse de thé. J'ai vu quatre films de Myazaki (en général j'ai beaucoup aimé, surtout quand y a des robots et des grosses machines), Metropolis, et puis ça doit être tout. Les séries genre Dragon Ball j'ai jamais pu supporter, et à vrai dire à part les oeuvres indépendantes j'ai un regard assez méprisant sur les productions animées japonaises (enfin les machins grand public qu'on peut voir à la télé). L'animation justement est souvent baclée (je vais être assez cliché mais même pas peur, j'assume mon ignorance), on a le droit au plan fixe hyper détaillé qui dure des plombes avec seulement une animation des bouches ou même pire, un simple travelling sur le dessin pour suggérer le mouvement alors que tout reste fixe. Sans parler des voix habituelles en vf et des traductions qui sont à hurler de rire (non je ne parle pas japonais mais je sais reconnaitre une phrase qui sonne faux en français). Bref c'est pas gagné pour les séries. Mais les films ça va, donc parlons en de ces deux films que je n'ai pas rechigné à regarder.
Akira c'est le St Graal dans la communauté otaku j'ai l'impression, le gros morceau, placé sur un piedestal et pas touche ! Je comprend assez facilement cet état de fait, quand c'est sorti ça a dû être une claque phénomènale (pour le public japonais comme pour le public français). Cyberpunk bien costaud, nihiliste au premier abord, finalement humaniste, les problèmes d'urbanisme, les méchants policiers fascistes/politiciens/militaires/savants fous, l'atmosphère de fin du monde et puis le beau gosse avec une bécane de ouf. Y a tout pour plaire.
Alors savoir si j'ai aimé ou pas c'est un peu dur à dire. Je n'arrive absolument pas à m'identifier aux protagonistes ni même à m'impliquer. Les enjeux me sont passés un peu au dessus et j'ai finalement regardé le film à travers une vitre, de façon détachée et froide.
Mais ça ne m'a pas empêché de lui trouver plein de qualités (et des défauts, évidemment). L'animation m'a bluffé, littéralement, surtout quand je repense à l'époque où il a été conçu. Le bref passage sur l'autoroute, les hallucinations et les mutations sont d'un niveau visuel rarement vu ailleurs, vraiment impressionant. Le casting vf, qui est composé de pas mal de personnes qui officient d'habitude sur de l'animation américaine, est excellent (surtout Pierre Hatet, définitivement une pointure du genre), j'ai apprécié à sa juste mesure ce bon point (cf ce que j'ai dis plus haut sur la japanimation).
L'utilisation de la violence aussi. Là encore j'étais surpris de voir à quel point le film est violent (pourtant j'étais prévenu), et même gore (les dernières scènes, beuark). En général elle est justifiée (climat apocalyptique, désoeuvrement de la jeunesse, toussa) donc rien à redire, ça n'est pas m'as-tu-vu, plutôt jusqu-au-boutiste (tu peux apprécier l'exploit d'acoller deux expressions utilisant des tirets).
Néanmoins : l'histoire et la thématique abordée sont euh... bof. Un peu classique le coup de la force mystérieuse, du chaos imminent, des méchants comploteurs et tout le bazar cyberpunk. Ça reste efficace mais sans surprise. A noter que je n'ai absolument pas capté la nature de ce qu'était Akira et que la fin tire en longueur de façon excessive. Bonjour le mal de crâne. Au niveau de la mise en scène je retrouve ce foutu tic chez Otomo de couper ses plans n'importe comment avec des écrans noirs (bon c'est beaucoup moins prononcé que dans Metropolis mais ça fait quand même bizarre).
Au final j'ai trouvé le film parfois malsain, souvent dérangeant et impeccable niveau plastique. Ça n'a pas déchainé de passion dans mon coeur de pierre mais ça m'aura fait siffler d'admiration pour la technique.

Tokyo Godfathers maintenant. Là j'ai un mot : déception. Ça ne veut pas dire que le film soit mauvais mais il ne répond pas du tout à mes attentes. La réalisation est sans faille (sans trop d'audace non plus), l'animation innove pas mal (notamment sur les expressions, ce qui est assez casse gueule), l'histoire sans trop de surprises mais solide. Mais le ton général ne m'a pas plus. La faute déja aux dialogues, horripilants à force d'être à côté de la plaque, et à l'interprétation vraiment mauvaise (en vf on est dans l'hystérie générale la plupart du temps). Le film oscille entre comique et conscience social mais à mes yeux, n'arrive jamais à trouver d'équilibre. C'est soit l'un soit l'autre, toujours dans l'excés. Dommage car Kon aborde des thèmes très intéressants, sur la jeunesse japonaise, les sans abris évidemment mais aussi la famille et le regard que l'on porte sur soi. Là j'étais demandeur et intéressé, hélas il gâche ses questions intelligentes avec un humour déplacé (au sens où ça tombe VRAIMENT au mauvais moment). Le dernier tiers du film relève le niveau mais l'ensemble n'est pas convaincant. Je ne suis pas pressé de voir Paprika maintenant (j'espère quand même qu'il est très différent de ce Tokyo Godfathers).

Il me reste encore à voir Steamboy (que je me suis acheté à 10 euros pareil). Et je serais aussi volontaire pour du Otomo.

Ah sinon j'ai fini la saison 2 de The Office et c'est vraiment génial.

mardi 10 juillet 2007

Incursion en territoire ennemi




Je suis pas un mauvais bougre. Honnêtement. Je fais des efforts et tout. Mais y a des fois où ça veut vraiment pas. Ainsi je me suis mis en tête depuis quelques temps de combler mes lacunes en manga. Pas seulement en lire mais aussi dépasser mon appréhension et ma cohorte de préjugés à l'égard de ce mode d'expression artistique (j'ai pas trouvé d'autre expression, faites avec). Allez, me dis-je, si il y a autant de richesses et de diversité dans les comics ça doit bien être la même chose pour le manga, y a pas d'raison nom de nom ! Alors je met timidement le pied dans l'eau et on me prête le début de la série Monster. Mouais, ok ça se laisse lire mais niveau graphique rien ne m'émeut. On me prête Fuli Culi, j'y comprend rien et je trouve ça illisible. Je ne désespère pas, je demande un peu conseil (à monsieur h) et j'obtiens une liste de choses susceptibles de m'intéresser.
Alors je décide d'aller au Manga Café pour découvrir tout ça à un prix modique et rentrer de plein pied dans l'univers de la bande dessinée nippone. Cet aprem donc après avoir acheté les trois tomes de B.P.R.D. qu'ils me manquaient, je me rend avec Yohann à ce Manga Café. Le vendeur nous explique le fonctionnement, on doit donner notre prénom, on obtient un ticket avec notre heure d'arrivée, on payera en partant. 3 € pour la première heure, 1,5 € par demie heure supplémentaire. Boissons à volonté à la fontaine (on n'aura finalement pas fait usage de cette prestation), accès internet (on s'en fout on vient pour lire), et bornes PS2 (ça on s'en serait bien passé, voir la suite pour comprendre). Je sors ma petite liste de mangas à lire et je commence à fouiller dans les rayonnages. Pour cause de Japan Expo certaines séries n'étaient pas là mais peu importe, il s'agissait sans doute de titres très populaires, donc bon. Sur le site de l'établissement ils annoncent 8000 titres de dispo. Certes. Il n'empêche que je n'ai pas trouvé : Phénix, Bouddha, Blackjack et Astroboy (l'original) de Tezuka, Number Five, Gogo Monster, Stairway To Heaven et plus grave : NonNonbâ (prix Angoulême de cette année tout de même !!!). Ça commence mal. Je finis par trouver le tome 1 de Homonculus, qui figure sur ma liste. De son côté Yohann (qui a eu une période manga mais a fini par basculer du côté comics) prend Ken Le Survivant.
On s'installe et on lit. Homonculus me rappelle Monster, c'est un peu le même genre d'ambiance, niveau dessin toujours pas de quoi me décrocher la machoire. J'ai du mal avec la narration, constituée souvent de gros plans, le tout n'étant pas très dynamique. De son côté Yohann n'est franchement pas convaincu par Ken et finit par feuilleter le bouquin. Lecture achevée, je vais pour ranger nos deux livres et en choisir d'autres. Yohann me demande le tome 1 de Get Backers (nous avons conclu à une perte de conscience momentannée) et je découvre l'étagère "Grands Formats". Hélas pas de NonNonBâ à l'horizon mais Blue attire l'oeil, hop je l'embarque et retour au canapé. Pendant toute l'heure où nous sommes restés, le vendeur (adolescent) a humilié un copain à lui (de plusieurs années son cadet) sur la borne Playstation 2. On avait donc le droit aux commentaires plein d'autosatisfaction d'un otaku à haute voix, ce qui n'est jamais très agréable. Mais le pire était la seconde borne, planquée dans une pièce du fond qui laissait s'échapper des morceaux de musiques de la bande son du jeu Guitar Heroes, appuyé par les horribles bruits de plastique que rendaient les touches de la guitare/manette. Là encore, commentaires inintéressants au possible et évidemment bruyants. Moyen pour l'ambiance feutrée (déja que j'avais des apriori sur les otakus...).
La lecture de Blue s'avère ce coup ci très agréable, j'adore le trait, la thématique et l'histoire. Get Backers est évidemment la daube à laquelle on s'attendait et Yohann se met à feuilleter le tome 1 de L'Histoire des Trois Adolph de Tezuka que j'avais ramené au cas où. L'heure finit par se terminer mais hélas je n'ai pas fini la lecture de Blue. Pas grave, un truc bon comme ça je vais l'acheter tôt ou tard et de toute façon on se fait trop chier pour rester plus longtemps. On paye et puis on sort.
Au final nous tirons les conclusions suivantes :
- Yohann comprend pourquoi il a arrêté le manga
- Effectivement le Manga Café n'est pas cher mais pas très fourni non plus
- Nous haïssons la PS2 et les nerds
- Le manga recèle sans doute des trésors mais plutôt dans sa production indépendante, pour ce qui concerne les séries régulières et les machins plus légers, on préfère nettement s'en tenir aux comics.

Voilà j'aurai donc essayé mais on ne m'aura pas facilité les choses. Je vais continuer tout de même mais une chose est sûre, les seuls mangas que j'achèterai seront des one shots comme Blue ou des oeuvres à part comme celles de Mizuki (Kitaro par exemple). Ce milieu n'est définitivement pas pour moi (et je sais, c'est facile de poster une photo de cosplayer pour se moquer alors qu'il existe la même chose chez les fanboys lecteurs de comics, mais c'est si bon...).

dimanche 8 juillet 2007

Darkseid of The Moon (© Hellboy)



Aujourd'hui, on parle de la plus grande saga jamais engendrée dans la culture populaire. Marthy fais chauffer la Dolorean, nous voici revenu dans les années 70. A cette époque, Marvel (Spider-Man, les 4 Fantastiques, Hulk, Daredevil....) et DC (Superman, Batman...) les deux plus grosses compagnies de comics se livrent une bataille acharnée pour conquérir le lectorat (composé alors, époque bénie, d'enfants voire d'adolescents). Et c'est dans ce climat que Jack Kirby claque la porte de Marvel pour aller chez la concurrence. Là, comme ça à froid, ça ne te parle peut-être pas beaucoup à toi ami lecteur mais faut quand même savoir que le bonhomme, en plus d'être un génie absolu en terme de narration graphique, était aussi le créateur ou co-créateur de personnages comme Captain America, les X-Men, les 4 Fantastiques, Hulk, le Surfer d'Argent... (et il a pour ainsi dire conçu le costume de Spider-Man). Bref, une pointure. Le voilà donc chez DC, où il a les mains libres. Je résume vite l'histoire (hélas car elle est intéressante et emblèmatique de ce qui se passait à l'époque) et bref il se retrouve à dessiner et scénariser 4 séries : Jimmy Olsen Superman's Pal (une série dérivée sur ce boulet de Jimmy Olsen, le pote de Superman qui a toujours le chic pour se trouver dans des situations à la con), The Forever People, The New Gods et Mister Miracle. Et il va tisser des liens entre ses différentes séries pour au final créer un univers cohérent et entièrement nouveau : le Fourth World (personne ne sait pourquoi ça s'appelle comme ça).
Chaque série traite plein de thèmes différents, c'est l'occasion pour Kirby de développer toute une batterie de concepts bien barges. Des hippies à moto, une autoroute magique qui conduit à un complexe gouvernemental secret sous la terre où l'on clone des gens, ça c'est pour
Jimmy Olsen Superman's Pal. Un tricycle qui se téléporte un peu partout et des jeunes qui peuvent fusionner pour faire place à un être supérieur issu d'une dimension spéciale avec The Forever People. Un artiste de l'évasion équipé d'un ordinateur vivant qui l'aide à tromper la mort à chaque fois qu'il s'échappe de pièges diaboliques c'est Mister Miracle. Sans compter l'Astro Force, les Boom Tubes et autres Mother Box...
Et enfin ma série favorite, celle qui structure toute la mythologie : The New Gods (
édité par Bethy il fut un temps, si tu peux te procurer l'album, saute à pieds joints sans hésiter) L'histoire de deux planètes jumelles mais antagonistes : Apokolips et New Genesis. L'enfer et le paradis, l'une gouvernée par le tyran Darkseid à la face de pierre, l'autre dirigée du haut de la cité volante par le High Father, le père spirituel à la barbe blanche. Et au milieu, Orion, le fils maudit qui combat pour New Genesis, porteur d'un terrible secret et pariah volontaire de sa planète. Sans oublier toute la gallerie de personnages secondaires, Lightray au coeur léger, frère d'arme d'Orion, le Black Racer, Forager le héros des Bugs, ces créatures méprisées par les Dieux qui habitent sous la surface de New Genesis... Et puis les méchants, hauts en couleurs et terrifiants, les bougres.

Exposé succintement comme ça, ça peut paraitre manichéen et simpliste (le bien versus le mal, blabla...). Il n'en est rien. Le personnage d'Orion à travers son rapport à la guerre et ses relations avec le High Father est complexe, son histoire est une véritable tragédie grecque (au sens où on sait ce qui va se passer et qu'on ne peut qu'assister impuissants à l'inévitable) et les Bugs sont là pour rappeler que tout n'est pas si rose que ça au "paradis". Le tout est orchestré à la perfection par Jack "The King" Kirby : force du trait, mise en scène wagnerienne, explosive, c'est du concentré de puissance visuelle directement injectée au burin dans ta rétine. C'est beau, c'est fort, c'est vibrant encore aujourd'hui (alors imagine à l'époque où c'est sorti, quand on ne faisait pas d'effets spéciaux par ordinateur !). Pour moi la saga des New Gods balaye les machins comme Star Wars (que j'aime beaucoup quand même, enfin la première trilogie du moins) ou le Seigneur des Anneaux. C'est clairement un cran au dessus, plus ambitieux, mieux construit et surtout porteur d'une vision extraordinaire. Kirby était un pionnier, il traçait des routes pour l'industrie du comics sans jamais regarder en arrière, en se remettant toujours en question. Sans parler de sa façon de traiter de problèmes existentiels et métaphysiques (Mister Miracle où l'art de traiter de la Mort) ou actuels (la jeunesse présente dans les aventures de Jimmy Olsen ou des Forever People). La lecture n'est jamais légère, Kirby a su laisser transparaitre ses problèmatiques et ses angoisses pour que le lecteur s'interroge, balèze pour un morceau de machin de culture populaire.

Actuellement DC réédite (en anglais puisque c'est une compagnie américaine, aucune chance pour qu'on voit ça traduit en France) l'intégralité du Fourth World dans l'ordre chronologique de parution à travers 4 gros volumes (des "omnibus") avec une restauration de la colorisation (et des préfaces qui ont la classe). Je viens de finir le premier (d'où l'article) et il me tarde de commander le second. Je connais l'histoire des New Gods grâce au volume édité par Bethy mais les trois autres séries m'étaient jusqu'à alors inconnues (Mister Miracle a été partiellement édité en France chez Vertige Graphic, cet album doit pouvoir encore se trouver en cherchant bien). Elles sont intéressantes à lire, ne serait-ce que pour le dessin de Kirby mais The New Gods est définitivement ma préférée. C'est un récit colossal, de la dimension des aventures d'Ulysse ou d'Héraclès (quand j'étais petit j'ai un vrai fan de mythologie grecque et je n'ai jamais retrouvé ce souffle épique ailleurs que dans la saga de Kirby). Ça fait rêver, tout simplement...

Pour la triste petite histoire, Jack Kirby est mort en 1994, il n'aura jamais touché un rond de royalties pour tous les personnages qu'il a créés, Marvel comme DC l'aura exploité jusqu'à la moëlle et faute de ventes satisfaisantes il n'aura pas pu finir l'histoire du Fourth World (je verrais ce qu'il en est dans le dernier des quatre volumes mais en tout cas The New Gods a bien une fin, et des plus excellentes qui plus est).







vendredi 6 juillet 2007

Da Yard 4.0



"Réflechis John, réflechis !". La trilogie des Die Hard c'était quand même super quand j'étais gamin. De l'action plein partout, des fusillades à foison et surtout un héros qui prenait cher ! McLane finissait toujours le film en débardeur trempé de sang séché, de sueur et de poussière. La classe quoi (tellement la classe que ça se retrouve dans Le Cinquième Élément). Et puis c'était une grande gueule Bruce Willis, il se foutait toujours des terroristes en balançant des vannes qui doivent être horripilantes quand on est un méchant (surtout quand on est un méchant sérieux comme par exemple un Allemand). A ce titre, la vf du film doit y être pour pas mal dans le succès du film en France alors rendons à César ce qui est aux Romains : l'acteur français qui double Bruce Willis dans les Die Hard s'appelle Patrick Poivret, voilà.
C'est une trilogie un peu à part dans le film d'action, avec l'introduction d'une nouveauté : le héros qui saigne et se parle à lui même. Et le meilleur des trois c'est le dernier : Une Journée En Enfer avec Samuel L Jackson en raciste hystérique (et la marche militaire "Johnny Comes Marching Home" en fond sonore pendant les scènes avec les méchants). Donc c'est quelque chose de rangé sur l'étagère, c'est un peu sacré Die Hard, c'est le reflet d'une époque.
Et voilà qu'en ce moment la mode c'est de repomper des licences qui ont bien marché durant les 80s. Et il y a quelques années on s'est retrouvé avec un Terminator 3 qui n'était qu'une parodie du 2. Et puis y a eu aussi Rocky Balboa (bon lui je l'ai pas vu, ni aucun Rocky d'ailleurs). Alors dans tout ça j'ai un peu peur pour Die Hard moi.
Et ben il fallait pas avoir peur. Ce dernier volet est réussi, pas aussi bon que le 3 évidemment mais d'un niveau égal au 2. Alors certes il n'y a pas de débardeur ni de "réflechis John" mais :
on retrouve le côté monologueur de McLane, les flics toujours à l'ouest dans leur QG, du verre brisé, de la baston, de l'action, des fusillades, des entreprises de démolition urbaine et la traditionnelle cascade d'emmerdes qui s'acharne sur John. Pas de trahison donc, l'esprit est respecté, ça n'est pas juste un film d'action moderne, c'est un Die Hard.
Et en plus y a des innovations : le fait de moderniser le contexte (les cyberterroristes) laisse McLane complètement en décallage, ce qui renforce encore l'efficacité du tandem qu'il fait avec le boulet d'ado informaticien. John est à côté de la plaque mais tient encore la route, c'est le message et c'est bien mis en scène. Pas mal d'humour sur les geeks, c'est bien fait pour leur gueule (en plus c'est rigolo). Justin Long joue bien le nerd qui a un peu perdu contact avec la réalité, Timothy Oliphant n'est pas à son meilleur niveau mais campe quand même un méchant respectable. Les innovations en termes visuels sont pertinentes (notamment dans les cascades et la chorégraphie des fusillades), on regrettera peut-être une scène avec un avion de chasse un peu "too much" (surtout parce qu'elle est intégralement en CGI alors que pas mal de scènes avaient jusque là été réalisées en prise de vue réelle).

Au final on s'en prend plein les yeux, on rigole et c'est bien fichu : j'en demande pas plus pour un film de ce genre. Acquisition en dvd assurée.

jeudi 5 juillet 2007

[Double Feature] Escoop From New York



Hier soir séance "heaume cinéma" avec Scoop de Woody Allen et New York 1997 de John Carpenter (en vo Escape From New York).
Alors le premier c'est un achat de ma maman, perso j'aurai jamais pensé à voir ce film mais bon, comme j'étais sur le canapé et que le dvd était dans le lecteur, je me suis laissé tenter (et comme il était pas long, j'avais le temps de me faire le second film par la suite). J'ai bien fait de rester parce que Scoop est un chouette film. J'ai dû voir deux vieux Woody Allen dans ma vie donc je ne suis pas vraiment spécialiste du personnage. Et ben c'est très bien foutu, une petite comédie romantique policière de bonne facture, très drôle, avec de bons dialogues, un suspens pas mal ménagé du tout et des acteurs au top. Au début du film, Allen me crispait pas mal (je pensais qu'il ne resterait que pendant 5 minutes mais non) mais finalement j'ai réussi à passer outre, vu qu'il s'est réservé les meilleurs répliques (et il faut bien le dire, elles sont très drôles). Hugh Jackman est surprenant, vraiment à l'aise, diaboliquement séduisant dans ce rôle d'aristo (moi en bon geek je ne l'avais vu jouer que dans X-Men alors c'est sûr que ça dépayse... Oui oui je sais qu'il faut que je vois the Fountain maintenant). Et pis Scarlett Johanson est ravissante, pourtant je ne suis pas fan des blondes mais là, on fait exception devant pareille frimousse. J'ai apprécié l'impertinence du film et sa légèreté. Un agréable moment, et sans doute un revisionnage en perspective.

Bon après ce fut "place à l'action", enfin en théorie. New York 1997, un chouette et lointain souvenir que j'avais, Snake Plissken, un vrai badass qui assure et puis Carpenter aux manettes. Merde ça allait déchirer ! Ben non. Russel est marrant en bad boy premier degré qui sourit jamais (il joue avec conviction le bougre) mais le reste... Le film a mal vieilli, il survit grâce à son mythe et son personnage mais en grattant un peu tout ça on ne trouve que de la poussière en dessous. Des effets sonores assez ridicules (ptain en 1981 on est toujours pas foutu de bruiter correctement un flingue ?), des scènes d'actions inexistantes et au final un film expédié en 1h30, sans avoir pris le temps d'explorer un peu son univers nihiliste pour compenser le manque de fusillades/explosions/cascades qu'on était en droit d'attendre. Déçu, déçu, déçu, y a rien pour rattraper, même pas des effets de folie à la mise en scène (alors que c'est Carpenter, là encore on est en le droit d'attendre quelque chose quoi !). T'enlèves son nom de la jacquette du dvd, tu remplaces Russel par Hasselhof (les fanboys comprendront pourquoi) et t'obtiens un film digne d'être programmé sur RTL9 !
J'ai Los Angeles 2013 encore sous blister qui attend de passer à nouveau l'épreuve du feu, j'espère qu'il relèvera le niveau côté action...

mercredi 4 juillet 2007

A la demande générale

J'ouvre donc une nouvelle catégorie d'articles pour proposer au téléchargement des extraits de scènes de mon roman. Donc lisez et ensuite critiquez (les plus motivés peuvent même me renvoyer les extraits par mail après les avoir annotés en rouge avec leur traitement de textes).
L'extrait proposé aujourd'hui est une scène d'ambiance. Ici le but est de créer un tableau qui sert de lien entre une situation normale puis une scène d'action. A venir normalement, un dialogue et une scène d'action complète (mais pas la suite de l'extrait d'aujourd'hui).
Au niveau de l'avancement, c'est du sirop quelque peu dilué. J'estime avoir développé de façon convenable certains passages mais d'autres restent trop concentrés (en général ce sont ceux où il y a des phrases à rallonge). Donc je dirais que la scène est achevée à 40%, quelque chose comme ça. Et j'avoue avoir un peu baclé la toute fin (pour les besoins de la mise en ligne).
Sans plus attendre, les liens vous permettant de télécharger les articles, le premier est pour les utilisateurs de word, le second est pour les geeks.

Abordage.doc

Abordage.odt


Sinon des nouvelles du front ? Les résultats viennent de tomber et je suis donc admis en troisième année à la fac (ce qui fait que mon mois de septembre est libre, du coup je vais pouvoir bosser au marché). Hélas pour mention ça n'est que la "Assez Bien", la faute à la partie économique de mon cursus qui ronge mes belles (parfois très belles) moyennes d'anglais.
A part ça j'ai fini la saison 1 de Jericho et ça poignarde sa race si je puis dire et je commence Black Books ce soir normalement.

samedi 30 juin 2007

C'est en forgeant...

L'écriture c'est vraiment chiant. J'ai des idées plein la tête (elles ne sont pas très élaborées ni même originales mais bon ce sont mes idées, c'est tout ce que j'ai, alors je suis assez indulgent avec elles) mais aussi un poil dans la main ce qui fait que les idées ne deviennent rien de concret et ma frustration grossit, bête infâme tapie dans les méandres de ma prétention créatrice et nourrie de paresse. Il y a deux ou trois ans, j'ai commencé à avoir une vision. Développer un univers qui me serait propre à travers une série de romans (on était en plein Harry Potter mania, ceci explique cela, enfin moi j'étais parmi les premiers fans français du petit sorcier). Je me mettais à penser comme un producteur d'hollywood et je voyais déja une tétralogie voire une quintologie. Je suis fasciné par le roman d'aventure (merci Jules Verne), le steampunk et globalement le XIXe siècle alors je m'étais mis en tête d'écrire là dessus. J'ai longtemps griffoné des idées et des notes sur mes carnets, tout ça pour définir les trames principales, les lieux, les personnages, les inventions et autres petits machins que je voulais absolument caler dans mes histoires. J'ai même un tableau en liège où je punaise les évènements du premier tome dans l'ordre chronologique en mettant à chaque fois la cohérence et la complexité de la trame à rude épreuve.
Mais tout ceci c'est du vent. Pour écrire un roman, il faut se mettre derrière son bureau et noircir des kilomètres de pages chaque jour. Peut importe que ça soit bon ou pas, il faut écrire à tout prix, tout le temps, sans répit. Les idées de génie ne viennent pas en regardant le plafond , elles finissent par apparaitre à force de travail. C'est en se torturant le cerveau pendant l'écriture d'une scène qu'on finit par trouver la tournure qu'on souhaite (comme par exemple une scène d'évasion que l'on veut brillante et plein de panache, ben faut commencer par écrire sur les bonhommes en cellule). Je mesure bien l'arrogance qu'il y a à dire que j'écris, avoir une vague idée (que tout un tas de losers autoconvaincus de l'existence de leur génie ont dû avoir aussi) c'est tout aussi intéressant que de ne pas en avoir du tout. Les geeks dans mon genre ou les types qui rédigent des fanfictions sont souvent boursouflés de prétention en s'imaginant que l'idée fait le roman et "qu'il n'y a plus qu'à l'écrire". Ce qui fait le roman ce sont les heures d'écriture, de brouillon, de ratage, de réécriture, de peaufinage.
Comme je suis en vacances et donc à nouveau oisif 24h sur 24 j'ai décidé de réouvrir mon cahier et de plancher sur de nouvelles scènes. Mais je m'y prend tard le soir, quand je m'emmerde vraiment et force est de constater que je n'arrive à rien comme ça. Deux mots quand même sur ma technique :
Désormais j'ai choisi d'écrire à tout prix et donc de ne pas me soucier de l'ordre chronologique dans un premier temps. Je choisis donc d'écrire une scène dont j'ai une vague idée et je me soucierais de l'intégrer plus tard, vu l'avancement du bouquin ça n'est pas la préoccupation première. Une fois la scène choisie je me lance dans la rédaction de ce que j'appelle le "sirop". Le sirop c'est un concentré de texte, le premier jet. Car je suis quelqu'un qui a une écriture plutôt synthétique (dans le domaine scolaire j'écris toujours moins que mes petits camarades). Du coup ça donne un texte ultra concentré qu'il convient d'étoffer, d'allonger, de diluer (voilà d'où vient le terme sirop). Je suis obligé de marcher en deux temps, si je m'en tenais à la première version, mon livre ferait 60 pages maxi et serait indigeste (pas sûr qu'il soit plus digeste une fois allongé remarque...). Bon après il y a la traditionnelle épreuve de relecture où je sabre à coeur joie dans mes phrases pour rendre mon style lisible. C'est ce que je préfère, c'est comme tailler et polir un caillou, éliminer les impuretés mais en ayant déja la structure sous les yeux.
Toujours est-il que cette structure il faut la produire et en celà je suis vraiment mauvais. Il va donc falloir que je m'impose un régime d'écriture (comme avec ce blog lorsque je n'ai pas de problèmes de modem) si je veux un jour en finir avec ce caprice de faire un livre, caprice qui me dévore depuis un moment. C'est purement une aspiration de geek ça mais que voulez vous, personne n'est parfait. Ah oui et puis quand on a assez de matière à présenter il faut savoir surmonter le complexe d'être lu. Pourtant c'est bien pour ça qu'on écrit in fine, il n'empêche que lorsqu'il s'agit de tendre des bouts de manuscrits à des amis ou de la famile, ça change pas mal de choses. Mais c'est vraiment nécessaire, le seul moyen de s'améliorer passe par un oeil extérieur. Bon en revanche là où le complexe se justifie et ne saurait se soigner c'est lorsqu'on a honte du sujet même du bouquin. D'un naturel assez lâche, j'avoue que je ne suis pas chaud à l'idée de gueuler à qui veut l'entendre que j'écris un roman d'aventure steampunk...


Enfin bon, faut vraiment que je réussisse à terminer tout ça, sinon je pourrais jamais être riche et célèbre. Et ça, ça serait un vrai drame.

vendredi 29 juin 2007

Troue et Ponce The Movie



Et voilà la suite naturelle de l'article précédent, j'ai vu l'adaptation de Persepolis au cinoche aujourd'hui.
C'est un très beau film. Pas seulement un grand dessin animé, mais bien un grand film tout court. On ne tombe pas dans le piège de l'adaptation plan-plan qui fait râler tout le monde, ici l'essence de l'histoire est bien restituée et surtout la mise en forme épouse les contraintes et les possibilités de l'animation. Bref on fait pas défiler des diapos de la bd mais on assiste bien à des scènes inédites et à une nouvelle narration. Le film est dense parce que mine de rien il ne dure qu'une heure et demie et pourtant il s'en passe des choses.
Rentrons un peu dans le technique maintenant. Je n'ai pas été convaincu par l'ajout de couleurs sur les scènes inédites (bon c'est vraiment un détail hein vu que la totalité des scènes en question ne doit pas excéder deux minutes en tout). Les décors sont élégants, impressionistes et sobres. L'influence de Murnau est clairement revendiquée (et on a même le droit à un clin d'oeil à Munch). Le thème des fleurs est très utilisé et confère une touche poétique très sympa (le générique est très bien d'ailleurs). L'animation a fait un boulot formidable sur le trait épais de Satrapi, pas de fausse note, on est toujours dans cette sobriété élégante (mais pas dépouillée, suffit de voir les détails qui fourmillent lors des séquences lyriques).
Je l'ai dit, la mise en scène s'est complètement appropriée l'essence de l'histoire et donc on a des idées de réalisation des plus efficaces. Notamment la scène de bombardement qui est absolument incroyable, et pour le coup supplante n'importe quel rendu bd (grâce au son aussi certes).
En parlant du son, on en arrive au casting des voix. Et là j'ai un peu tiqué. Je regrette le choix des grosses pointures du ciné comme Deneuve (la voix de la maman) ou Mastroianni (Marjane adulte) surtout présentes pour donner de la visibilité au film dans le milieu du cinéma. Ce qui est assez inutile vu le buzz déja suscité par l'album. J'aurai préféré des inconnus dont les voix correspondent mieux aux personnages. Par exemple Deneuve fait trop penser à Deneuve lorsqu'elle interpréte la mère (elle aurait pu tout aussi bien faire la grand mère d'ailleurs). Danièle Darrieux livre une bonne performance, la voix du père n'est pas top, de même que celle de certains personnages féminins d'arrière plan. Bon par contre la voix de Marjane enfant est parfaite, avec ce qu'il faut d'espièglerie.

Pour finir les coupes opérées dans le récit sont intelligentes (d'habitude les choix en la matière me font hurler, je suis un vrai intolérant en ce qui concerne les adaptations de bouquins). Le film est justifié et si la lecture s'avère indispensable pour appréhender complètement ce que Satrapi a voulu raconter, le visionnage est loin d'être un gadget.

Allez, la sortie ciné la plus intelligente et intéressante des vacances, pourquoi se priver ?