vendredi 13 juillet 2007

Marlon Brando dans "Une Moto Nommée Intelligence"



J'ai de plus en plus de mal à trouver des titres marrants (voire même de simples jeux de mots vaseux) donc j'en ai fait un surchargé de références faciles, à vous de décoder... Bon alors Akira de Katsuhiro Otomo, l'anime culte blabla... et Tokyo Godfathers de Satoshi Kon (disciple d'Otomo d'ailleurs) au programme aujourd'hui. Le premier on me l'a prêté (merci à Guiton, qui m'avait aussi prêté Metropolis du même Otomo, j'en avais parlé ) et le second je l'ai acheté à 10 euros à la Fnac (par curiosité et pensant que ça me ferait une bonne introduction à l'univers de Kon puisque son Paprika vient de sortir il y a peu).
Animation, ça c'est bon j'aime et ça m'intéresse, japanimation c'est déja moins ma tasse de thé. J'ai vu quatre films de Myazaki (en général j'ai beaucoup aimé, surtout quand y a des robots et des grosses machines), Metropolis, et puis ça doit être tout. Les séries genre Dragon Ball j'ai jamais pu supporter, et à vrai dire à part les oeuvres indépendantes j'ai un regard assez méprisant sur les productions animées japonaises (enfin les machins grand public qu'on peut voir à la télé). L'animation justement est souvent baclée (je vais être assez cliché mais même pas peur, j'assume mon ignorance), on a le droit au plan fixe hyper détaillé qui dure des plombes avec seulement une animation des bouches ou même pire, un simple travelling sur le dessin pour suggérer le mouvement alors que tout reste fixe. Sans parler des voix habituelles en vf et des traductions qui sont à hurler de rire (non je ne parle pas japonais mais je sais reconnaitre une phrase qui sonne faux en français). Bref c'est pas gagné pour les séries. Mais les films ça va, donc parlons en de ces deux films que je n'ai pas rechigné à regarder.
Akira c'est le St Graal dans la communauté otaku j'ai l'impression, le gros morceau, placé sur un piedestal et pas touche ! Je comprend assez facilement cet état de fait, quand c'est sorti ça a dû être une claque phénomènale (pour le public japonais comme pour le public français). Cyberpunk bien costaud, nihiliste au premier abord, finalement humaniste, les problèmes d'urbanisme, les méchants policiers fascistes/politiciens/militaires/savants fous, l'atmosphère de fin du monde et puis le beau gosse avec une bécane de ouf. Y a tout pour plaire.
Alors savoir si j'ai aimé ou pas c'est un peu dur à dire. Je n'arrive absolument pas à m'identifier aux protagonistes ni même à m'impliquer. Les enjeux me sont passés un peu au dessus et j'ai finalement regardé le film à travers une vitre, de façon détachée et froide.
Mais ça ne m'a pas empêché de lui trouver plein de qualités (et des défauts, évidemment). L'animation m'a bluffé, littéralement, surtout quand je repense à l'époque où il a été conçu. Le bref passage sur l'autoroute, les hallucinations et les mutations sont d'un niveau visuel rarement vu ailleurs, vraiment impressionant. Le casting vf, qui est composé de pas mal de personnes qui officient d'habitude sur de l'animation américaine, est excellent (surtout Pierre Hatet, définitivement une pointure du genre), j'ai apprécié à sa juste mesure ce bon point (cf ce que j'ai dis plus haut sur la japanimation).
L'utilisation de la violence aussi. Là encore j'étais surpris de voir à quel point le film est violent (pourtant j'étais prévenu), et même gore (les dernières scènes, beuark). En général elle est justifiée (climat apocalyptique, désoeuvrement de la jeunesse, toussa) donc rien à redire, ça n'est pas m'as-tu-vu, plutôt jusqu-au-boutiste (tu peux apprécier l'exploit d'acoller deux expressions utilisant des tirets).
Néanmoins : l'histoire et la thématique abordée sont euh... bof. Un peu classique le coup de la force mystérieuse, du chaos imminent, des méchants comploteurs et tout le bazar cyberpunk. Ça reste efficace mais sans surprise. A noter que je n'ai absolument pas capté la nature de ce qu'était Akira et que la fin tire en longueur de façon excessive. Bonjour le mal de crâne. Au niveau de la mise en scène je retrouve ce foutu tic chez Otomo de couper ses plans n'importe comment avec des écrans noirs (bon c'est beaucoup moins prononcé que dans Metropolis mais ça fait quand même bizarre).
Au final j'ai trouvé le film parfois malsain, souvent dérangeant et impeccable niveau plastique. Ça n'a pas déchainé de passion dans mon coeur de pierre mais ça m'aura fait siffler d'admiration pour la technique.

Tokyo Godfathers maintenant. Là j'ai un mot : déception. Ça ne veut pas dire que le film soit mauvais mais il ne répond pas du tout à mes attentes. La réalisation est sans faille (sans trop d'audace non plus), l'animation innove pas mal (notamment sur les expressions, ce qui est assez casse gueule), l'histoire sans trop de surprises mais solide. Mais le ton général ne m'a pas plus. La faute déja aux dialogues, horripilants à force d'être à côté de la plaque, et à l'interprétation vraiment mauvaise (en vf on est dans l'hystérie générale la plupart du temps). Le film oscille entre comique et conscience social mais à mes yeux, n'arrive jamais à trouver d'équilibre. C'est soit l'un soit l'autre, toujours dans l'excés. Dommage car Kon aborde des thèmes très intéressants, sur la jeunesse japonaise, les sans abris évidemment mais aussi la famille et le regard que l'on porte sur soi. Là j'étais demandeur et intéressé, hélas il gâche ses questions intelligentes avec un humour déplacé (au sens où ça tombe VRAIMENT au mauvais moment). Le dernier tiers du film relève le niveau mais l'ensemble n'est pas convaincant. Je ne suis pas pressé de voir Paprika maintenant (j'espère quand même qu'il est très différent de ce Tokyo Godfathers).

Il me reste encore à voir Steamboy (que je me suis acheté à 10 euros pareil). Et je serais aussi volontaire pour du Otomo.

Ah sinon j'ai fini la saison 2 de The Office et c'est vraiment génial.