vendredi 8 juin 2007

Métro, robots, dodo


Encore de l'anime japonaise (courtesy of Guiton pour le prêt du dvd). Alors avant de commencer je tiens à dire que je n'ai pas lu le manga original dont est tiré le film mais plus grave encore je n'ai pas vu le Metropolis de Fritz Lang ! (ni M le Maudit, ni Citizen Kane de Welles, ni plein d'autres trucs "qu'il faut avoir vu quand même"). Et je le regrette amèrement parce qu'il y a plein de références qui ont dû m'échapper.
Le pitch en deux mots ça se passe à Metropolis, une ville où les robots et les humains cohabitent tant bien que mal (plus mal que bien en fait), et puis y a de l'oppression, un méchant cruel pourri mégalo, du chômage, la lutte des classes, des niveaux souterrains, l'élu, l'amour, la perte de l'innocence et encore plein de trucs hautement symboliques.

Bon alors sinon ce Metropolis ben c'est pas trop mal. Les décors sont majestueux et détaillés, les personnages abordent le style graphique originel du manga et ne s'intègrent absolument pas dans les décors susmentionnés (pour la comparaison faut imaginer Félix Le Chat évoluant dans une gravure du XIXe siècle. Choquant.) l'animation est à la hauteur d'un film de ce genre et l'utilisation des images 3D est assez sobre.
Bref si on fait des captures d'écran, c'est quand même bien beau (une fois passé le choc du design "Astroboy" qui n'est pas approprié dans de pareils décors). Mais si on appuie sur "lecture" là ça se gâte un peu...

Parait-il que Rintaro, le réalisateur, est un grand monsieur de l'animation japonaise (et by the way, toute l'équipe de Metropolis est apparemment une vraie dream team en la matière). Moi je veux bien le croire mais pas sur Metropolis. A moins que je ne sois passé complètement à côté de quelque chose, ses plans de coupe épileptiques et inexpliquables ruinent carrément le film. C'est bien simple, chaque plan disparait au moment où la tension dramatique s'intalle ! Et hop, le fondu bizarre (je connais pas le terme technique mais quasiment en pleine scène d'action un cercle se forme sur l'image et rétrécit, et tout autour c'est noir, un peu comme lors des vieux James Bond, juste après la séquence générique où Bond tire et que l'écran devient rouge, le cercle vacille, touche le bord de l'écran et puis remonte et se "réouvre"). J'avais la ferme impression d'un foutage de gueule en bonne et due forme façon "oh ça m'emmerde un peu d'animer toute la séquence qui va suivre alors je change de plan maintenant, tant pis pour le rythme".

Et ben moi j'aime pas ça ! Non mais oh. A cela s'ajoute un personnage de haute volée, répondant au doux nom de Rock. Comme le film homonyme (avec Sean "la classe" Connery), ce garçon semble être atteint du syndrome Rambo/Punisher/police politique et il flingue absolument à tout va. Alors au début c'est efficace, on se dit "mince ce gamin est taré, un vrai psychopathe !" c'est effrayant et on est effrayé. Et puis quand on se rend compte qu'il défourraille VRAIMENT à tout bout de champ, ça le transforme peu à peu en bonne grosse carricature et on finit par en rire (un peu excédé quand même). Il va jusqu'au bout de la logique puisqu'il finit par dessouder jusqu'à la tension dramatique du film (déja bien mise à mal par le réalisateur fou, il faut bien le dire, en fait c'est plus un coup de grâce qu'autre chose).

On va finir par croire que je trouve Metropolis très mauvais alors je conclue sur une note positive : non il n'est pas mauvais, juste bourré de défauts mais quand même bien agréable. Et le final (qui a recours à une idée de mise en scène vieille comme le monde mais ici diablement efficace, j'étais agréablement surpris) est somptueux. Il y a une poésie certaine qui émane du film (si on essaie d'oublier Rock) et ça vaut quand même le coup d'oeil. Bon maintenant je dois voir le premier Metropolis, surtout que je suis fan d'architecture Art Déco.

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