samedi 30 juin 2007

C'est en forgeant...

L'écriture c'est vraiment chiant. J'ai des idées plein la tête (elles ne sont pas très élaborées ni même originales mais bon ce sont mes idées, c'est tout ce que j'ai, alors je suis assez indulgent avec elles) mais aussi un poil dans la main ce qui fait que les idées ne deviennent rien de concret et ma frustration grossit, bête infâme tapie dans les méandres de ma prétention créatrice et nourrie de paresse. Il y a deux ou trois ans, j'ai commencé à avoir une vision. Développer un univers qui me serait propre à travers une série de romans (on était en plein Harry Potter mania, ceci explique cela, enfin moi j'étais parmi les premiers fans français du petit sorcier). Je me mettais à penser comme un producteur d'hollywood et je voyais déja une tétralogie voire une quintologie. Je suis fasciné par le roman d'aventure (merci Jules Verne), le steampunk et globalement le XIXe siècle alors je m'étais mis en tête d'écrire là dessus. J'ai longtemps griffoné des idées et des notes sur mes carnets, tout ça pour définir les trames principales, les lieux, les personnages, les inventions et autres petits machins que je voulais absolument caler dans mes histoires. J'ai même un tableau en liège où je punaise les évènements du premier tome dans l'ordre chronologique en mettant à chaque fois la cohérence et la complexité de la trame à rude épreuve.
Mais tout ceci c'est du vent. Pour écrire un roman, il faut se mettre derrière son bureau et noircir des kilomètres de pages chaque jour. Peut importe que ça soit bon ou pas, il faut écrire à tout prix, tout le temps, sans répit. Les idées de génie ne viennent pas en regardant le plafond , elles finissent par apparaitre à force de travail. C'est en se torturant le cerveau pendant l'écriture d'une scène qu'on finit par trouver la tournure qu'on souhaite (comme par exemple une scène d'évasion que l'on veut brillante et plein de panache, ben faut commencer par écrire sur les bonhommes en cellule). Je mesure bien l'arrogance qu'il y a à dire que j'écris, avoir une vague idée (que tout un tas de losers autoconvaincus de l'existence de leur génie ont dû avoir aussi) c'est tout aussi intéressant que de ne pas en avoir du tout. Les geeks dans mon genre ou les types qui rédigent des fanfictions sont souvent boursouflés de prétention en s'imaginant que l'idée fait le roman et "qu'il n'y a plus qu'à l'écrire". Ce qui fait le roman ce sont les heures d'écriture, de brouillon, de ratage, de réécriture, de peaufinage.
Comme je suis en vacances et donc à nouveau oisif 24h sur 24 j'ai décidé de réouvrir mon cahier et de plancher sur de nouvelles scènes. Mais je m'y prend tard le soir, quand je m'emmerde vraiment et force est de constater que je n'arrive à rien comme ça. Deux mots quand même sur ma technique :
Désormais j'ai choisi d'écrire à tout prix et donc de ne pas me soucier de l'ordre chronologique dans un premier temps. Je choisis donc d'écrire une scène dont j'ai une vague idée et je me soucierais de l'intégrer plus tard, vu l'avancement du bouquin ça n'est pas la préoccupation première. Une fois la scène choisie je me lance dans la rédaction de ce que j'appelle le "sirop". Le sirop c'est un concentré de texte, le premier jet. Car je suis quelqu'un qui a une écriture plutôt synthétique (dans le domaine scolaire j'écris toujours moins que mes petits camarades). Du coup ça donne un texte ultra concentré qu'il convient d'étoffer, d'allonger, de diluer (voilà d'où vient le terme sirop). Je suis obligé de marcher en deux temps, si je m'en tenais à la première version, mon livre ferait 60 pages maxi et serait indigeste (pas sûr qu'il soit plus digeste une fois allongé remarque...). Bon après il y a la traditionnelle épreuve de relecture où je sabre à coeur joie dans mes phrases pour rendre mon style lisible. C'est ce que je préfère, c'est comme tailler et polir un caillou, éliminer les impuretés mais en ayant déja la structure sous les yeux.
Toujours est-il que cette structure il faut la produire et en celà je suis vraiment mauvais. Il va donc falloir que je m'impose un régime d'écriture (comme avec ce blog lorsque je n'ai pas de problèmes de modem) si je veux un jour en finir avec ce caprice de faire un livre, caprice qui me dévore depuis un moment. C'est purement une aspiration de geek ça mais que voulez vous, personne n'est parfait. Ah oui et puis quand on a assez de matière à présenter il faut savoir surmonter le complexe d'être lu. Pourtant c'est bien pour ça qu'on écrit in fine, il n'empêche que lorsqu'il s'agit de tendre des bouts de manuscrits à des amis ou de la famile, ça change pas mal de choses. Mais c'est vraiment nécessaire, le seul moyen de s'améliorer passe par un oeil extérieur. Bon en revanche là où le complexe se justifie et ne saurait se soigner c'est lorsqu'on a honte du sujet même du bouquin. D'un naturel assez lâche, j'avoue que je ne suis pas chaud à l'idée de gueuler à qui veut l'entendre que j'écris un roman d'aventure steampunk...


Enfin bon, faut vraiment que je réussisse à terminer tout ça, sinon je pourrais jamais être riche et célèbre. Et ça, ça serait un vrai drame.

vendredi 29 juin 2007

Troue et Ponce The Movie



Et voilà la suite naturelle de l'article précédent, j'ai vu l'adaptation de Persepolis au cinoche aujourd'hui.
C'est un très beau film. Pas seulement un grand dessin animé, mais bien un grand film tout court. On ne tombe pas dans le piège de l'adaptation plan-plan qui fait râler tout le monde, ici l'essence de l'histoire est bien restituée et surtout la mise en forme épouse les contraintes et les possibilités de l'animation. Bref on fait pas défiler des diapos de la bd mais on assiste bien à des scènes inédites et à une nouvelle narration. Le film est dense parce que mine de rien il ne dure qu'une heure et demie et pourtant il s'en passe des choses.
Rentrons un peu dans le technique maintenant. Je n'ai pas été convaincu par l'ajout de couleurs sur les scènes inédites (bon c'est vraiment un détail hein vu que la totalité des scènes en question ne doit pas excéder deux minutes en tout). Les décors sont élégants, impressionistes et sobres. L'influence de Murnau est clairement revendiquée (et on a même le droit à un clin d'oeil à Munch). Le thème des fleurs est très utilisé et confère une touche poétique très sympa (le générique est très bien d'ailleurs). L'animation a fait un boulot formidable sur le trait épais de Satrapi, pas de fausse note, on est toujours dans cette sobriété élégante (mais pas dépouillée, suffit de voir les détails qui fourmillent lors des séquences lyriques).
Je l'ai dit, la mise en scène s'est complètement appropriée l'essence de l'histoire et donc on a des idées de réalisation des plus efficaces. Notamment la scène de bombardement qui est absolument incroyable, et pour le coup supplante n'importe quel rendu bd (grâce au son aussi certes).
En parlant du son, on en arrive au casting des voix. Et là j'ai un peu tiqué. Je regrette le choix des grosses pointures du ciné comme Deneuve (la voix de la maman) ou Mastroianni (Marjane adulte) surtout présentes pour donner de la visibilité au film dans le milieu du cinéma. Ce qui est assez inutile vu le buzz déja suscité par l'album. J'aurai préféré des inconnus dont les voix correspondent mieux aux personnages. Par exemple Deneuve fait trop penser à Deneuve lorsqu'elle interpréte la mère (elle aurait pu tout aussi bien faire la grand mère d'ailleurs). Danièle Darrieux livre une bonne performance, la voix du père n'est pas top, de même que celle de certains personnages féminins d'arrière plan. Bon par contre la voix de Marjane enfant est parfaite, avec ce qu'il faut d'espièglerie.

Pour finir les coupes opérées dans le récit sont intelligentes (d'habitude les choix en la matière me font hurler, je suis un vrai intolérant en ce qui concerne les adaptations de bouquins). Le film est justifié et si la lecture s'avère indispensable pour appréhender complètement ce que Satrapi a voulu raconter, le visionnage est loin d'être un gadget.

Allez, la sortie ciné la plus intelligente et intéressante des vacances, pourquoi se priver ?

jeudi 28 juin 2007

Troue et Ponce


Enfin de retour après une trop longue absence. Des problèmes avec mon MOdulateurDÉModulateur qui avait grillé. Mais à présent me voilà à nouveau pour entretenir mon blog. Allez hop critique d'un coup de foudre en retard (classé en catégorie Comics mais il s'agit là d'une exception). Coup de foudre parce que Persepolis c'est de la grosse bombe de balle et en retard parce que ça fait un moment que c'est sorti (mais il y a un regain de buzz à cause de la sortie imminente de l'adaptation animée au cinéma qu'il me tarde de découvrir).
L'avantage de ma découverte tardive c'est que j'ai pu acheter l'intégrale de la BD au lieu des 4 petits tomes et ça m'est revenu moins cher. Je conseille à tous ceux qui veulent s'y mettre de faire de même sauf si ils aiment perdre de l'argent.
Alors Persepolis c'est quoi ? Et bien c'est l'autobiographie en bande dessinée de Marjane Satrapi qui nous fait découvrir son enfance en Iran durant la Révolution iranienne, puis son exil durant l'adolescence et enfin les premières années de sa vie d'adulte.
Ce livre est du véritable pain béni pour moi tant mon inculture crasse en ce qui concerne l'histoire iranienne était vaste. Grâce à cette lecture non seulement j'ai acquis pas mal d'éléments culturels et historiques mais surtout j'ai eu le droit à un vrai point de vue sur le pays, ce qui m'a fait sortir de pas mal de clichés que l'on peut avoir sur l'Iran. Donc rien que pour se décoller la rouille des yeux (si tu trouves la référence cinématographique, tu as gagné mon respect mais tu es un geek) ça vaut le coup.
Mais ça n'est pas tout ! On est loin de l'autobiographie chiante et/ou larmoyante, Madame Satrapi sait aussi utiliser l'humour à bon escient que ça soit dans les dialogues ou dans le graphisme. D'ailleurs à ce niveau là c'est impeccable, un noir et blanc encadré par un trait qui convient à merveille au récit. À ce sujet j'ai une petite anecdote. Je parlais de Persépolis à un repas de famille et mon oncle l'avait lu aussi. Il était fan de Satrapi puisqu'il avait aussi Poulet Aux Prunes (que je n'ai pas lu moi) mais quand j'ai commencé à expliquer aux autres qu'il s'agissait d'une bd il a dit "Oh moi j'ai pas vu ça comme une bd." Voici l'échange qui a suivi : "Ben pourtant c'est bien une bd, je vois pas ce que ça peut être d'autre".
"Ouais mais moi j'ai plus lu ça comme une autobiographie."
"Ben on peut faire des autobiographies en bd. Pour toi c'est quoi une vrai bd alors ?"
"Ben Boule et Bill, Tintin, Astérix...".

Nul n'est besoin de dire que j'étais triste et affligé par une telle remarque, la bd a encore du chemin à parcourir avant de se faire une place dans le panthéon de la reconnaissance culturelle... En parlant de ça, L'Association, l'éditeur de Marjane Satrapi est sans doute ce qui se fait de mieux en matière de prétention intellectuelle, à donner des complexes à Télérama.
Enfin bon, achetez les yeux fermés, lisez les yeux ouverts, et puis après allez voir le film (sorti depuis hier).

mercredi 20 juin 2007

A force de regarder le vide....






Voilà je traverse l'épreuve du feu, l'autodiscipline dont j'étais sensé faire preuve en créant ce blog est mise à rude epreuve. Depuis quelques jours j'ai de plus en plus de mal à rédiger des articles qui me satisfassent. Soit je n'arrive pas à exprimer ce que je désire, soit c'est trop long et lourd et parfois je cumule les deux défauts. Bref je traverse une crise créative intense, genre Marx avant qu'il réussisse à surmonter la mort de Picasso et écrire l'École des Femmes. Et puis j'ai eu l'illumination y a quelques minutes. Je ne suis pas obligé de traiter un seul sujet à la fois de façon monolithique, ça n'aurait pas de sens vu à quel point la rigueur est relative chez moi. Du coup aujourd'hui je vais parler dans le vide, de rien, de tout enfin je vais broder quoi ! Les vacances ont enfin commencé, jusqu'en octobre si Dieu le veut (c'est à dire si les rattrapages ne viennent pas pointer le bout de leur vilain nez). J'en profite pour faire une petite liste de résolutions, comme ça dans trois mois je pourais voir tout ce que je m'étais promis de faire et que je n'ai pas fait :
-aller à l'auto école et avoir le code
-me cultiver en lisant des vrais livres
-avancer dans le mien (de livre) et obtenir quelque chose d'enfin présentable (genre 2 ou 3 chapitres complets)
-me remettre à courir
-faire des pompes (ha ha ha ha)
-me faire couper les cheveux (ça devrait être fait relativement tôt ça)
-ne pas me raser pour voir ce que ça donne trois mois de barbe moche

Sinon j'ai bien envie de me procurer les coffrets des saison 1 et 2 de la série Battlestar Galactica (dont je possède le pilote en dvd : un film de 3 heures tout de même) et la saison 2 de Deadwood. On m'a passé la saison 1 de Jericho, jusqu'à présent j'ai vu les trois premiers épisodes et j'ai sauvagement aimé. Pensez donc : une série paranoïaque où une petite ville des Sates est isolé du monde après une série d'attaques nucléaires sur le territoire. Que du bonheur. Après avoir été convaincu par le potentiel comique de Steve Carell (grâce à son show Even Stephven, regardez donc si vous trainez sur dailymotion mais attention, faut comprendre l'américain), je compte m'attaquer à The Office. Et puis je télécharge l'intégrale de la sitcom britannique Black Books qui se passe dans une librairie alors on verra bien (même si c'est nul ça me fera travailler ma compréhension orale de l'anglais britannique).

Un petit coup de gueule pour finir : ma maman et moi nous sommes fans de la série House (qui est ce qui se fait de mieux en matière de série médicale et puis Hugh Laurie, que j'avais découvert dans Blackadder est tout simplement colossal) et donc nous avons acheté le coffret dvd sorti tout récemment. Le souci c'est que c'est un coffret TF1 Video, le Grand Satan de l'édition dvd. Du coup on a le choix entre sous titres français.... et rien. Ce qui est déja un plus parce que mon dvd de Kill Bill, si je veux me le mater en VO, je suis obligé d'avoir des sous titres français en dessous...
C'est un peu du foutage de gueule parce que plein d'autres éditeurs rajoutent au moins les sous titres anglais (la meilleure façon de progresser en anglais c'est de regarder le film avec les sous titres dans la langue d'origine). Ça ne coûte strictement rien en plus. Et j'ajoute que les sous titres de House sont pourris du cul niveau traduction, avec une utilisation du tutoiement incohérente (qui n'est d'ailleurs pas présente dans la très bonne - c'est assez rare pour être souligné - VF audio). Bref TF1 Vidéo, caca, alors si vous voulez pas qu'on télécharge, faites des efforts.

C'était très "séries" comme article en fait.

dimanche 17 juin 2007

[Traduction] Étoile Tombante




Je savais pas trop quoi mettre aujourd'hui. J'étais indécis entre la critique de Persepolis (mais ça faisait un deuxième article bd consécutif) et de Predator vu en dvd hier soir. Donc finalement un billet d'humeur consacré à la traduction d'une chanson dont j'avais parlé ici : Let's Never Stop Falling In love des Pink Martini (que vous pouvez écouter ). La traduction c'est un sport que j'adore (j'en fais pas en club cependant), ça demande de se triturer la cervelle et c'est littéraire, c'est un jeu de l'esprit. Commençons sans plus tarder en jetant un oeil aux paroles de la chanson :

I wish a falling star could fall forever
And sparkle through the clouds and stormy weather
And in the darkness of the night
The star would shine a glimmering light
And hover above our love

Please hold me close and whisper that you love me
And promise that your dreams are only of me
When you are near, everything’s clear
Earth is a beautiful heaven
Always I hope that we follow the star
And be forever floating above

I know a falling star can’t fall forever
But let’s never stop falling in love

When you are near, everything’s clear
Earth is a beautiful heaven
Always I hope that we shine like the star
And be forever floating above

I know a falling star can’t fall forever
And let’s never stop falling in love
No let’s never stop falling in love

On serait tenté d'évacuer tout le "foin", (comme disait mon professeur d'espagnol en classe prépa, le grand Pierre Arrias auquel je voue un respect infini même si je n'ai jamais su parler la langue de Cervantès) c'est à dire les phrases et mots transparents qui ne pose pas de problèmes particuliers, pour pouvoir se concentrer sur les difficultés techniques. Mais on a ici affaire à une chanson, donc on se doit de respecter un tant soit peu la musicalité, le rythme. Prudence donc, une traduction un peu trop littérale pourrait afadir la chanson en tuant certaines sonorités. Un coup d'oeil au champ lexical utilisé : "hover, glimmering, shine, floating", on est dans le domaine de l'étoile, du pétillant, de la légèreté.
Ensuite vient LA difficulté de la chanson, ce qui va faire tout le sel de l'entreprise de traduction. "Falling star" signifie "étoile filante" en anglais mais si on traduit littéralement cela donne "étoile tombante". Le problème c'est que la chanson joue sur l'expression "fall in love", "tomber amoureux" donc et "falling star". Il y a donc souci car si l'on traduisait littéralement on perdrait le jeu de mots et sur la phrase clé du refrain " I know a falling star can’t fall forever/But let’s never stop falling in love" on obtiendrait quelque chose comme :
"Je sais qu'une étoile filante ne peut pas filer éternellement /Mais n'arrêtons pas de tomber amoureux". Et là je dis non, pas question, sans parler de la mocheté et de la fadeur de la dernière phrase. Impossible de chanter "mais n'arrêtons pas de tomber amoureux".
Un peu de triturage de méninges s'impose, et après avoir creusé dans les recoins de mon vocabulaire, je finis par trouver une expression commune à l'étoile et l'amour : étoile filante et filer le parfait amour. Mais on se rend bien compte que filer le parfait amour suppose une idée de routine là où tomber sans cesse amoureux suggère à l'opposé un renouvellement constant. Dans le deuxième cas, il faut reconquérir l'autre chaque jour, alors que filer le parfait amour c'est tenir le coup sur la durée (façon de parler). La cruauté de la traduction dans toute sa splendeur, ici je n'arrive pas à retranscrire parfaitement l'idée originale en respectant à la fois la forme (la musicalité et le jeu de mots) et le fond. J'adopte donc le compromis parce que selon moi, la traduction est davantage une affaire d'adaptation d'une pensée d'une langue à l'autre que de retranscription à l'identique. Reste encore une petite difficulté sur le passage :
I wish a falling star could fall forever que l'on peut grossièrement traduire par "j'aimerais qu'une étoile filante puisse filer éternellement". Là encore, ça ne se dit pas. Donc petite ruse pour garder la double sonorité originelle falling/fall : "une étoile filante puisse défiler éternellement". A mon sens on garde tout à fait l'idée puisque l'étoile est le centre de l'attention, alors qu'elle parade et qu'elle défile un peu dans le ciel ! Et maintenant voyons ce que ça donne en version finale :


J'aimerais qu'une étoile filante puisse défiler éternellement
Et étinceller à travers l'orage, à travers les nuages
Et dans la pénombre de la nuit
L'étoile brillerait de mille feux
Et tourbillonerait autour de notre amour


Je t'en prie, enlace moi et avoue ton amour dans un murmure
Et promets moi que dans tes rêves tu ne vois que moi
A tes côtés, tout devient parfait
C'est le Paradis sur Terre
J'espère qu'à jamais nous suivrons cet astre
Et vivrons pour toujours sur notre petit nuage

Je sais qu'une étoile filante ne peut défiler pour l'éternité
Mais continuons de filer le parfait amour

A tes côtés, tout devient parfait
C'est le Paradis sur Terre
Puisse-t-on à jamais briller comme cette étoile
Et demeurer pour toujours dans le ciel

Je sais qu'une étoile filante ne peut défiler pour l'éternité
Mais continuons de filer le parfait amour
Oui ne nous arrêtons pas de filer le parfait amour.

Voilà, c'est loin d'être parfait, ça ne rime pas souvent, on dépasse parfois le nombre de syllabes mais enfin j'ai le sentiment d'avoir restitué l'esprit de la chanson. J'espère faire mieux la prochaine fois (enfin c'est pas dit parce que j'aimerais m'attaquer à mon poème anglais préféré : The Tyger de William Blake). En tout cas moi la traduction, j'adore.


mercredi 13 juin 2007

Mignola Forever



Le B.P.R.D. (sur leur papier à en-tête ça veut dire Bureau for Paranormal Research and Defense) c'est une agence internationale qui vient régler les problèmes du type zombies dans le jardin, fantômes de dictateurs réincarnés dans des balais à chiottes ou encore petits zenfants possédés par une entité phalloïde supradimensionnelle. Et pour gérer ce genre de boxon, le Bureau fait appel à d'autres monstres (mais des gentils bien sûr ! ), idée de génie non ? Découvrons les donc sans plus attendre (ils sont sur l'image ci dessus), de droite à gauche :
Johann l'homme ectoplasme, Abe l'homme-poisson et Roger l'homoncule. Le premier est un fantôme enveloppé sous plastique qui peut sortir de sa combinaison pour faire plein de trucs psykotélékynétiques, le second de son vrai nom Abraham Sapiens est le leader de l'équipe (et amphibie, on s'en serait douté), et le dernier c'est grosso modo un Pinocchio version grosse brute avec un slip en bois mais gentil comme tout. Il manque un membre illustre de l'agence dans ce joli tableau, il s'agit bien sûr d'Hellboy (mais il n'apparaît pas dans la série, c'est fait exprès).

Je voulais vous en parler au début mais j'ai tellement peiné pour écrire cet article que j'ai décidé de lâcher l'affaire et de remettre ça à plus tard pour éviter de faire trop lourd. Juste pour dire que B.P.R.D. est une série spin-off de Hellboy, voilà.

Alors pourquoi j'aime B.P.R.D. (découvert il y a trois jours et j'ai déja lu les deux premiers volumes sur les 4 publiés par Delcourt, le 5e arrive en juillet) ?
ou Et bien parce qu'il s'agit d'une série qui regroupe plusieurs éléments que j'affectionne particulièrement. Elle est dans la lignée des feuilletons d'aventures comme Sherlock Holmes ou Arsène Lupin, facile d'accès car composée d'histoires indépendantes (même si à mesure que les albums s'enchaînent on assiste à de subtils changements de relations entre les personnages, ce qui fait toujours plaisir convenons-en). Ensuite elle fourmille de petites références littéraires (principalement à la littérature fantastique "mais pas que", chaque scénariste -dont Mignola le papa d'Hellboy - apporte sa touche perso) mais moins qu'Hellboy cependant. Enfin l'ambiance est travaillée à la perfection, du travail d'orfèvre qui nous offre un petit bijou d'humour et d'aventures bien calibrées dans le monde du bizarre. C'est de la création littéraire populaire de haute volée.
Plusieurs équipes artistiques (scénaristes/dessinateurs/encreurs/coloristes) se partagent la tâche et chacun conte sa petite histoire (surtout vrai dans le deuxième album composé exclusivement de courtes aventures, le premier contenant une grosse histoire complété d'une autre de petite taille). Côté scénarios c'est assez solide, classique (donc pas toujours très ingénieux pour les auteurs les moins doués) mais efficace puisque l'esprit est respecté. Côté dessinateurs on a le droit à du surdoué (Ryan Sook sur le premier album) au médiocre (Scott Kolins, qui heureusement est ici moins pire que sur le reste de ses travaux, sans doute parce qu'il laisse le soin au génial Dave Stewart de s'occuper des couleurs) en passant par le talentueux (Guy Davis, Michael Avon Oeming) et l'agréable (Cameron Stewart). Ça valse pas mal niveau graphique (comprenez "il y a beaucoup de styles de dessin différents"), chose que je n'apprécie guère d'ordinaire mais je fais une exception ici, vu le principe de la série. Et puis c'est en général tellement drôle qu'on pardonne aisément (alors que je suis impitoyable avec les séries qui se prennent au sérieux).
Question accessibilité, c'est un peu épineux. La preuve en est que j'ai passé près de quatre heures à m'arracher les cheveux pour essayer de rédiger cet article (ou Comment L'Exhaustivité Est Mère de Lourdeur). En fait il suffit de lire le tome 6 d'Hellboy Le Ver Conquérant sorti chez Delcourt pour aborder B.P.R.D. sereinement (même si des rappels sont faits dans les albums, c'est plus sympa de découvrir l'histoire dans l'ordre). Hormis cette référence (Hellboy bien qu'absent du Bureau a tout de même un poids important), c'est du friendly reader, on plonge dedans direct et on accroche tout de suite aux personnages (je préfère de loin cette équipe aux aventures solo du Gamin de l'Enfer, mais là encore, je veux pas développer pour pas alourdir).

Il y a donc encore beaucoup de choses à dire sur les créations de Mike Mignola, voyez cet article seulement comme une introduction, promis je reparlerai plus en détails d'Hellboy (et aussi du génialissime Screw-On Head tiens !).

P.S. : merci à Aile Bois pour ces précieux conseils en la matière, c'est toujours pratique d'avoir un fan sous la main (allez déchaîne toi dans les commentaires maintenant, il est fait pour toi cet article).

lundi 11 juin 2007

Légiste hâtif



Aaaah je vais pouvoir me défouler aujourd'hui. Je me suis rendu compte avec effroi que je n'avais pas encore parlé politique sur le blog, j'y remédie donc dès à présent. Il y a un mois, les gens de France sont allés aux urnes pour les présidentielles. Le taux de participation était d'environ 85% et tout le monde (gagnant, perdants, médias) s'est mis à bramer (ou à braire plutôt) pour se féliciter de ce "formidaaaaable élan démocratique". Ayé on avait à nouveau foi dans la démocratie, on était tous "citoyens", on était tous "acteurs politiques de premier plan".
On était plus fort que les Athéniens du Ve siècle avant J.C , illuminés, informés, curieux, passionnés par le "grand débat publique", par l'avenir de la France. On allait vivre des années formidables d'engagement, de convictions, de débats, de "courants dynamiques".
Boulchite, comme dirait John Wayne. Je n'ai jamais cru à cette bouillie dégoulinante de sentiments républicains qu'on nous a servi pendant des semaines. Si les gens se sont intéressés aux présidentielles et sont allés aux urnes c'est parce que le débat avait été rendu "fashion". Une nouvelle génération de quincas tendance, en rupture avec ce qui se faisait avant (en terme d'image hein, on verra pour la suite si y a rupture ailleurs), pour orner les couvertures de Paris Match, Gala, Public et Voici. Qu'ils sont beaux les candidats ! Et ils gueulent fort en plus de ça, ils ont du caractère, ils veulent occuper l'estrade ! Allez maintenant votez par sms pour choisir votre préféré !
Si j'osais le style Télérama/Inrockutptibles je ferais sans doute un très mauvais jeu de mot comme : c'est l'élection du Nouveau Tsar à la mode Nouvelle Star ! (j'ai osé mais je n'assume pas). Et c'est à mon avis le fond du problème. Les Français sont viscéralement royalistes, ils n'ont jamais vraiment quitté cet état. Le leader au dessus des autres qui ment, pique dans la caisse, utilise sa fonction publique pour son intérêt personnel, dispose de sa cour, laisse les autres se salir les mains à sa place, on lui pardonne tout, aveuglés que nous sommes par les larmes de fierté que nous avons dans les yeux quand on pense au "prestige". La grandeur, le prestige, le "rayonnement" (l'irradiation plutôt...) bordel c'est la France mince quoi, la patrie (l'apathie ?) de Louis XIV, Napoléon et François Ier ! Le président peut bien faire ce qu'il veut, il exporte notre prestige à l'international merde ! Les coqs chauvins s'inclinent devant le chef des coqs. Immunité, laissez-faire, chat perché, on peut plus le toucher.
Alors imaginez que maintenant on puisse choisir son roi. C'est Noël !!! En plus on a le choix entre deux candidats super sexy ! Y a même une femme dis donc ! Oh ben là, c'est vachement plus intéressant la démocratie d'un coup ! Bon on va pas s'embêter non plus à se renseigner sur la fonction de président hein. Si c'est le chef ça doit être lui qui décide de tout, y a pas à tortiller.
Allez hop 85% d'audimat pour la finale républicaine.

Et puis là hier (j'étais de dépouillement dans mon bureau de vote, comme pour le premier tour des présidentielles) v'là t'y pas qu'on chute à 60% de participation. Ben zut alors. Mais pourquoi ? Sans doute qu'élire les députés ça doit être moins intéressant, c'est vrai qu'après tout, à part voter les lois et en proposer, ça sert à rien un député... Oh ça permet bien de débattre, de poser des questions, d'être le garde-fou de la république quand un gouvernement à un peu la folie des grandeurs mais à part ça...
Et puis bon, on a déja choisi le président, faut nous laisser tranquilles maintenant, on n'a pas que ça à faire d'aller voter tout le temps.

Voilà, du coup raz de marée bleu, tellement important que comme l'a dit un des candidats à la députation de ma circonscription : "si c'est pour avoir une Assemblée Nationale qui dit oui à tout ce que veut faire le gouvernement sans débat, autant la supprimer, ça coûtera moins cher à l'État". Voilà donc 5 années d'impunité (c'est un peu fort, disons "d'avoir les mains libres") qui s'annoncent, pas d'opposition, pas de contestation.
En ce moment même on est atterré cherche à trouver des coupables, on parle de la nécessité d'une proportionnelle, de manipulation des médias pour rester dans la logique bipolaire, bla bla. Ben faut être décomplexé (c'est à la mode) et le dire clairement : ce sont les Français les responsables (mais pas coupables, car la majorité n'est pas encore un crime). Mais bon, on a eu le roi qu'on voulait, alors tout va bien maintenant...

dimanche 10 juin 2007

"Quelqu'un m'a dit" (© Carla Bruni)


Dernier dvd visionné : Révélations (en vo The Insider) de Michael Mann. Enfin. Je dis enfin parce que je l'ai acheté depuis 6 mois et durant tout ce temps, le film a été victime d'une malédiction qui repoussait à chaque fois l'échéance du visionnage. C'était même devenu un running gag...
J'en attendais beaucoup, non pas pour le pitch (que je ne connaissais même pas) ou les acteurs ( Pacino est assez inégal à mes yeux et Crowe n'est pas extraordinaire) mais à cause du réalisateur. Michael Mann est pour moi le meilleur cinéaste hollywoodien actuel. Tout simplement. (J'arrête avec les phrases de deux mots, promis). Je l'ai découvert avec Heat (qui reste son meilleur film à ce jour) puis Collateral et enfin Miami Vice (qui n'est pas exempt de défauts certes mais reste un film incroyable, j'expliquerai un jour pourquoi). J'adore les trois pour différentes raisons (et mon ordre de préférence est aussi l'ordre dans lequel je les ai découverts) dont : la formidable réalisation d'acteurs dont fait preuve Mann (Tom Cruise qui devient bon ! c'est encore plus impressionnant qu'un paralytique qui retrouve l'usage de ses jambes), la mise en scène chirurgicale, millimétrée , les plans nocturnes à couper le souffle, la beauté glaciale de la photographie et un traitement pertinent de la violence. J'aime le travail d'orfèvre et quand en plus il se permet au passage d'être subtilement subversif ( comme dans Miami Vice) j'applaudis des deux mains.
Autant dire que je les attendais au tournant ces fameuses Révélations. Et bien petite déception.
D'abord le duo d'acteurs ne dégage rien d'extraordinaire, ce qui présente un handicap considérable pour le film (la trilogie de Mann dont je viens de parler axe chacun de ses films sur un duo, qui tourne même parfois au duel). D'autant plus dommage que c'est une relation différente des autres films (je précise quand même que Révélations est antérieur à Collateral et Miami Vice), une sorte d'attraction/répulsion pour finir par une collaboration. On retrouve le respect qu'il y avait entre Pacino et De Niro dans Heat mais pas d'antagonisme ni de réelle amitié. Bref y avait de la matière là ! Ben non, pas d'étincelles. Pas de faute non plus mais bon...

Au niveau mise en scène on retrouve des gimmicks typiques de Mann, les balades en voiture sur l'autoroute, les plans nocturnes et urbains. Le film baigne pas mal dans le noir et à ce titre je pousse une petite gueulante. Le film est long (2h30) et tient sur un dvd double couche simple face. Mais la compression (l'encodage numérique du master de la pellicule pour le dvd) n'est pas terrible et on a parfois du grain important sur les scènes de noir. C'est pas beau et désagréable. Et ça gâche un peu le plaisir, surtout quand on est fan de Mann pour la beauté de ses images. Continuons dans les éléments communs à la filmographie, on retrouve le personnage aux cheveux blancs dans Collateral, comme dans Heat on a le droit à des scènes de discussions dans des cafés... L'ambiance est travaillée mais rien ne décolle.

En définitive un bon polar/thriller/drame (drame c'est quand même le plus approprié, surtout que c'est tiré d'une histoire réelle) mais un petit Mann. Il me reste encore Ali et La Forteresse Noire (celui là il me fait bien envie) à voir en attendant son prochain projet. Un polar sur le Hollywood des années 30 avec Leonardo DiCaprio, le meilleur acteur américain actuel. Oui je suis impatient, oui.

samedi 9 juin 2007

Bibelothèque



Aujourd'hui c'est nombril et matérialisme. Omar Sharrif a les courses, Charlton Heston les armes à feu, François Pignon les maquettes en allumettes, moi ma grande passion ce sont les comics. Et ce que je préfère après lire des comics c'est les ranger soigneusement sur mes étagères pour pouvoir les contempler. Oui, oui, il m'arrive parfois de passer de longs moments devant ma bibliothèque à regarder les tranches de mes BD. Dans ces cas là je prend un air songeur et je pense à plein de choses. Mais ce qu'on ne dirait pas comme ça, à première vue, c'est que j'adopte un système de classement des plus complexes (et pas forcément très rationnel) qui m'offre des heures de réflexion. Les photos ci dessus représentent dans l'ordre l'étagère du haut, l'étagère du bas et pour finir l'étagère du bureau (qui se trouve à la droite de la bibliothèque des deux précédentes étagères). Et bien sachez que ces étagères ne sont pas égales devant Dieu ! Il y a une hiérarchie, que voici : celle du haut est la meilleure, suivie de celle du bas et l'étagère de droite clôt la marche.
Sur quels critères ? C'est bien simple : prestige culturel, qualité de l'oeuvre et plaisir de lecture. Prestige car lorsque l'on rentre dans ma chambre les deux premières étagères sont la première chose que l'on voit. Et celle du haut est quasiment à hauteur de regard donc l'emplacement le plus stratégique ( oui j'étais chef de rayon dans une vie antérieure). Mon orgueil et ma réputation d'intello (usurpée évidemment) ne sauraient souffrir de la disgrâce que pourrait procurer la vision de bandes dessinées avec des super héros en collants dedans.
Car ça serait surprise et moquerie de la part de l'invité(e) et mon image en serait ternie. (J'avais bien précisé que je parlerais de mon nombril hein). Or de cela, il n'est pas question.

La parade est donc toute trouvée : mettre des oeuvres ultra classieuses et intelligentes pour ne pas faillir à ma réputation. Un peu comme les gens qui achètent les oeuvres complètes de Charles Dickens en reliure cuir pour aller avec le canapé du petit salon. Du coup l'étagère du haut accueille les oeuvres les plus atypiques et profondes qui m'ait été donné de lire. Des livres qui ont vraiment changé quelque chose pour moi, comme V Pour Vendetta (nous en parlerons une autre fois), Maus ou bien encore Locas, bref des bandes dessinées dont je ne saurai me passer et dont la relecture s'impose. On retrouve donc la majorité des oeuvres indépendantes que j'ai acheté. Mais aussi quelques blockbusters bourrins débiles mais très bien faits qui procurent un plaisir jouissif, parce que la culture ça n'est pas obligatoirement chiant ou triste.
Pour finir on trouve de la vo comme de la vf sur cette étagère mais la plupart de mes bédés indépendantes je les achète chez des petits éditeurs français parce qu'ils font un boulot formidable en général.

Descendons un étage et un échelon. Celle du bas, (avec la figurine du Superman de La Nouvelle Frontière) ne contient pratiquement que des séries qui s'étalent sur beaucoup de volumes et qui ne sont pour la plupart pas encore finies. On retrouve du polar, de l'espionnage et des trucs plus déglingués comme Promethea ou encore Preacher. J'arrête avec les titres parce que ça fait trop name droping (et j'en ai un peu marre de faire des liens hypertext à tire larigot). Bref ici c'est du solide, du plaisir de lecture garanti, de la série de qualité. Et souvent il m'arrive d'hésiter à descendre une série de l'étagère du haut à celle du bas pour faire de la place. Mais pas de honte pour cette étagère qui me fournit souvent de belles découvertes à prêter aux gens. Plus d'anglais que de français ici, pour raisons financières, éditoriales et puis qualitatives (parce que les traductions... on en reparlera). Vous remarquerez une méthode de rangement récurrente sur toutes les étagères : les gros volumes sont classés aux extrêmités pour ne pas dissimuler les formats plus petits. Tout est réflechi, j'vous dit !

Enfin on termine avec l'étagère de droite. Là c'est simple, dès qu'il n'y a pas plus de place sur celle du bas, on évacue à droite. C'est le fourre-tout, les machins super héroïques ou autres pas terribles, ceux évacués à la première lecture. Cet endroit n'a rien d'une poubelle, loin s'en faut, mais comparés au reste, les albums qui y sont rangés sont moins bons ( à l'exception d'un volume qui a été placé ici pour des raisons logistiques car il sera bientôt remplacé par son homologue vo). Il est rare que mes prêts proviennent de cette section, c'est en définitive là où je stocke toutes mes petites faiblesses, mon besoin physiologique de lire des aventures chatoyantes d'encapés s'envoyant des beignes pour le fun.

Voilà avec quoi je jongle au moins une fois par semaine, entre contemplation, réflexion, culpabilité (car cela me fait parfois mal de rétrograder un album) et prévisions (où ? mais où donc entreposerai-je les prochains achats ?). Oui je n'ai vraiment pas grand chose à faire de ma vie... (vous pouvez quand même poser des questions pour savoir où je range telle ou telle série) Je vous épargnerai les étagères dvd, c'est nettement moins intéressant.

vendredi 8 juin 2007

Sale et malsain


On attaque avec du lourd, du hardos, du poilu. Deux mots sur les responsables d'abord : Chris Weston est sans doute un brave garçon dont la vie, en tout cas c'est un dessinateur britannique très solide, à l'aise pour gribouiller tout et n'importe quoi. Grant Morrison le scénariste, par contre, doit avoir de très très sérieux problèmes mentaux. Pour ceux qui ne savent pas c'est l'un des plus grands noms actuels du comics, une sorte de shaman surdoué capable de sortir des concepts biens barrés et atypiques. Je ne vais pas m'amuser à lister toutes ses oeuvres majeures, ceux qui le connaissent déja n'en n'ont pas besoin et les titres ne parleront pas à ceux qui en entendent parler pour la première fois.
Quand même pour situer, c'est lui qui à l'origine du concept de Matrix. Enfin pas exacement puisque sa série des 90s Invisibles (un véritable chef d'oeuvre philosophico-poético-pop art dingue avec des milliards de références) était mille fois supérieure au film mais bon les frères Wachowski en plus de tout copier n'ont pas été foutu de bien comprendre l'oeuvre de base. Bref passons.

Morrison est donc fou (et sans aucun doute drogué) mais extrêmement talentueux. Alors quand il décide de se "débarasser de toute cette merde psychologique qui le tourmentait depuis la mort de son chat" (dixit Chris Weston dans une interview) ça donne The Filth. Ce qui veut dire "la crasse, la saleté, l'immondice" (tiens d'ailleurs moi je l'ai lu en anglais mais on le trouve en français). Tout un programme.
Et alors si on essaie de pitcher le bazar on est bien embarrassé. Disons que c'est l'histoire de Greg Feely un vieux célibataire qui se rend compte qu'il est un membre de la Main, une organisation policière chargée de maintenir la société au "Statut Q". L'histoire compte 13 chapitres et on assiste aux aventures et déboires de Feely dans un monde pornopsychédélique. Et très coloré. C'est inrésumable, en vérité, faut le feuilleter pour réaliser à quoi on a affaire.

Autant le dire tout de suite, ça n'est pas une lecture qui laisse intacte. C'est un livre absolument dérangeant, sale, pas fait pour un cerveau humain. Il est impossible à lire d'une traite, j'étais obligé de faire des pauses régulières (d'une ou deux journées à chaque fois) le temps de pouvoir assimiler tout ce que je prenais dans les yeux. C'est conçu pour être humainement inacceptable, y a plein de trucs auxquels on ne peut pas adhérer, c'est de la folie pure (le livre est bien foutu d'ailleurs parce que lorsqu'on l'ouvre au hasard, on tombe partiquement à chaque fois sur une des images les plus atypiques, je vous laisse découvrir...).

Mais ça n'est pas du n'importe quoi, n'importe comment. Tout est construit à la perfection, c'est chirurgicalement parfait, tant dans la mise en scène (Weston sait dessiner et agencer ses cases !) que dans le scénario. Car Morrison aborde des problèmatiques profondes, que ça soit au premier degré (on parle quand même d'une super police spéciale chargée de garder les gens dans un statut quo mental, mais ça va plus loin que ça, la notion même du statut est plus subtil que l'idée de base "apathie mentale de dictature") ou dans un registre plus profond, de l'écriture et la création en elle même (le magnifique plan sur la mer d'encre et les bateaux stylo). Et puis encore une réflexion sur le genre super héroïque dans le comics.

Je l'ai dit, on ne sort pas indemme de la lecture de The Filth, en tout cas pas moi. Je crois qu'on n'est pas habitué à un truc pareil, c'est simple au cinéma ça serait carrément inenvisageable (bien sûr qu'il y a des films de psycho mais encore faudrait-il qu'ils soient aussi intelligents que The Filth) en livre "classique" je n'ai pas non plus goûté à un truc aussi osé (mais là ça doit exister tout de même). Je le conseille à tous, ça ne laisse personne indifférent et puis c'est l'occasion de découvrir une oeuvre vraiment (bien en rouge là, le mot a tendance à être allègrement galvaudé par les marchands de soupe) atypique.

Le derniet mot sera sur l'emballage. Les couvertures (une par chapitre, celle choisie pour l'édition française est la moins bien d'ailleurs) sont classieuses mais la force du truc c'est que la bd ressemble à une boite de médicaments. Et l'avant propos est une liste des effets secondaires et contre indications de l'album ! Au dos on trouve les symptômes qui peuvent pousser à lire The Filth dont les douleurs à l'âme et l'insomnie dans un simple espace tridimensionnel....

Alors n'hésitez plus et foncez vers votre pharmacie le plus proche !

Métro, robots, dodo


Encore de l'anime japonaise (courtesy of Guiton pour le prêt du dvd). Alors avant de commencer je tiens à dire que je n'ai pas lu le manga original dont est tiré le film mais plus grave encore je n'ai pas vu le Metropolis de Fritz Lang ! (ni M le Maudit, ni Citizen Kane de Welles, ni plein d'autres trucs "qu'il faut avoir vu quand même"). Et je le regrette amèrement parce qu'il y a plein de références qui ont dû m'échapper.
Le pitch en deux mots ça se passe à Metropolis, une ville où les robots et les humains cohabitent tant bien que mal (plus mal que bien en fait), et puis y a de l'oppression, un méchant cruel pourri mégalo, du chômage, la lutte des classes, des niveaux souterrains, l'élu, l'amour, la perte de l'innocence et encore plein de trucs hautement symboliques.

Bon alors sinon ce Metropolis ben c'est pas trop mal. Les décors sont majestueux et détaillés, les personnages abordent le style graphique originel du manga et ne s'intègrent absolument pas dans les décors susmentionnés (pour la comparaison faut imaginer Félix Le Chat évoluant dans une gravure du XIXe siècle. Choquant.) l'animation est à la hauteur d'un film de ce genre et l'utilisation des images 3D est assez sobre.
Bref si on fait des captures d'écran, c'est quand même bien beau (une fois passé le choc du design "Astroboy" qui n'est pas approprié dans de pareils décors). Mais si on appuie sur "lecture" là ça se gâte un peu...

Parait-il que Rintaro, le réalisateur, est un grand monsieur de l'animation japonaise (et by the way, toute l'équipe de Metropolis est apparemment une vraie dream team en la matière). Moi je veux bien le croire mais pas sur Metropolis. A moins que je ne sois passé complètement à côté de quelque chose, ses plans de coupe épileptiques et inexpliquables ruinent carrément le film. C'est bien simple, chaque plan disparait au moment où la tension dramatique s'intalle ! Et hop, le fondu bizarre (je connais pas le terme technique mais quasiment en pleine scène d'action un cercle se forme sur l'image et rétrécit, et tout autour c'est noir, un peu comme lors des vieux James Bond, juste après la séquence générique où Bond tire et que l'écran devient rouge, le cercle vacille, touche le bord de l'écran et puis remonte et se "réouvre"). J'avais la ferme impression d'un foutage de gueule en bonne et due forme façon "oh ça m'emmerde un peu d'animer toute la séquence qui va suivre alors je change de plan maintenant, tant pis pour le rythme".

Et ben moi j'aime pas ça ! Non mais oh. A cela s'ajoute un personnage de haute volée, répondant au doux nom de Rock. Comme le film homonyme (avec Sean "la classe" Connery), ce garçon semble être atteint du syndrome Rambo/Punisher/police politique et il flingue absolument à tout va. Alors au début c'est efficace, on se dit "mince ce gamin est taré, un vrai psychopathe !" c'est effrayant et on est effrayé. Et puis quand on se rend compte qu'il défourraille VRAIMENT à tout bout de champ, ça le transforme peu à peu en bonne grosse carricature et on finit par en rire (un peu excédé quand même). Il va jusqu'au bout de la logique puisqu'il finit par dessouder jusqu'à la tension dramatique du film (déja bien mise à mal par le réalisateur fou, il faut bien le dire, en fait c'est plus un coup de grâce qu'autre chose).

On va finir par croire que je trouve Metropolis très mauvais alors je conclue sur une note positive : non il n'est pas mauvais, juste bourré de défauts mais quand même bien agréable. Et le final (qui a recours à une idée de mise en scène vieille comme le monde mais ici diablement efficace, j'étais agréablement surpris) est somptueux. Il y a une poésie certaine qui émane du film (si on essaie d'oublier Rock) et ça vaut quand même le coup d'oeil. Bon maintenant je dois voir le premier Metropolis, surtout que je suis fan d'architecture Art Déco.

Comics n'est pas un pote d'Astérix


On ouvre la catégorie bédé avec une mise au point. Un petit mot déja sur ce que j'entend par "bédé". En fait je parlerai principalement (on pourrait même dire exclusivement) de comics, c'est à dire de bande dessinée américaine. C'est un medium très riche, que l'on ne saurait réduire au seul genre super héroïque (bref les comics ça n'est pas que Superman ou des trucs bourrins violents dégueu avec des filles à gros nichons dedans pour ados attardés). J'aime bien enfoncer les portes ouvertes donc je le répète, la bande dessinée américaine c'est aussi un panel d'artistes extrêmement talentueux, sensibles, et encore plein d'adjectifs qui font classe...

De par le fait, je ne lis pas de ce qu'on appelle la BD "franco-belge" (pour la majorité ce sont des albums grand format cartonnés de 48 pages). Bien sûr je connais mes classiques comme Astérix, Lucky Luke, Tintin, etc, j'adore tout ce que fait Gotlib mais ce sont là des oeuvres d'un certain âge, bref moi je ne goûte pas à ce qui se fait de moderne (et je ne m'en vante pas car je suis sûr que je passe à côté de pas mal de trucs).

De même, le manga et moi c'est non. Là aussi le format me rebute un peu, même si je n'ai pas d'apriori sur le noir et blanc. Je n'ai pu lire qu'une seule série en manga, c'était Monster et si j'ai aimé le scénario je suis vraiment resté de marbre face au graphisme. Tout ce qui est codes narratifs et trait du dessin me bloque complètement. C'est vraiment léger de juger un genre sur une seule oeuvre et je m'en garde bien, simplement, en feuilletant de ci de là, je ne peux que me rendre à l'évidence que rien ne m'attire dans le manga. Et là aussi, c'est loin d'être intelligent puisque je passe à côté d'oeuvres majeures (rien que NonNonbâ de Shigeru Mizuki ou le très populaire Quartier Lointain que personne ne m'a encore prêté) mais c'est comme ça.

Je préfère consacrer mon temps (de lecture et de recherche) et mon argent à la bande dessinée américaine. J'y trouve réellement mon compte, ça fait plus de 3 ans que je suis entré dedans (en empruntant la voie du comics de super héros pas forcément de la meilleure qualité, comme beaucoup de gens). Ce fût un réel un plaisir de découvrir progressivement des artistes, du vocabulaire technique (pour mettre des mots sur ce qu'on apprécie ou pas), des genres différents, des sensibilités variées aussi.
Si je suis aussi fan de ce que font les anglo-saxons c'est sans doute parce que j'apprécie davantage le graphisme "cartoony" (la plupart des mes dessinateurs préférés maitrisent ce style), ça doit venir de mon autre passion, celle pour l'animation (l'objet d'un futur article). Les comics sont une passion complète car d'un côté je peux lire des oeuvres un peu intellos pour faire bien dans l'étagère et dans les discussions (alibi culturel mais aussi ouverture de l'esprit pour de vrai) et de l'autre je peux me gaver d'histoires décomplexées de super héros qui s'envoient des mandales (et soyons honnêtes, c'est jouissif) ou alors de séries qui surpassent à l'aise tout ce qu'on peut voir à la télé (on en reparlera mais déja je balance le nom : Vertigo). Bref que du bonheur, en plus impossible d'être pris au sérieux avec. Et c'est aussi un plaisir sans cesse renouvelé de faire découvrir de la bonne bd à quelqu'un.

[Double Feature] Little Miss Nausicaä





Hier soir c'était "cinéma maison", Guiton, Sandrine et Ashot sont venus chez moi en apportant deux films : Little Miss Sunshine et Nausicaä de la Vallée du Vent. Le premier, on me l'avait survendu au moment de sa sortie en salles, "super trop bien, absolument génial, etc...". Et ce qui devait arriver arriva, je fus déçu (Ashot et Guiton ont trouvé ça très bien par contre). Déçu parce que je m'attendais à un truc bien déjanté avec une galerie de personnages hauts en couleurs et finalement non. C'est même relativement sage de ce côté là, rien de gaguesque dans le film, pas de répliques chocs non plus.
L'histoire en deux mots c'est la petite Olive Hoover qui est sélectionnée pour participer au concours de beauté pour petites filles Little Miss Sunshine. Et toute la famille (papa, maman, le frère de maman qui est dépressif homosexuel et littéraire, le grand père héroïnomane et le frangin adolescent) de l'accompagner à bord d'un mini bus Volkswagen. Donc je me résigne à regarder une comédie familiale honnête mais là encore, c'est non. Sans spoiler pour les gens qui voudraient le voir (ou seront amenés à le voir contre leur volonté, ça peut arriver) le film prend une tournure dramatique un peu inappropriée à mon sens.

Il y avait peut-être une volonté de la part du réalisateur de trancher avec le ton habituel des comédies familiales (mais dans ce cas c'est raté vu la fin du film) et du coup le film ne sait pas sur quel pied danser, c'est pas déglingué rigolo, c'est pas un drame non plus mais ça reste un film à la gloire des valeurs familiales. Bref je ne m'attendais pas à ça et je n'ai pas été convaincu. A noter tout de même que la scène où le grand père explique à son petit fils quoi faire dans la vie pour être heureux est assez hilarante et que le film a le mérite de nous présenter l'horreur des concours de beauté pour petites filles. Dans le genre culte du corps/kitsh à pailettes et pédophilie voilée on trouve difficilement mieux. A ce titre le numéro final d'Olive va jusqu'au bout de la logique de ce genre de manifestations.

Après on a enchainé sur un des premiers Myazaki (le monsieur qui est derrière Princesse Mononoké ou encore Le Voyage de Chihiro) : Nausicaä. L'animation date de plus de 20 ans et pourtant c'est toujours impressionnant, du vrai travail d'orfèvre et les décors sont magnifiques. Certains personnages (dont Nausicaä d'ailleurs) abordent un design un peu fade mais je met ça sur le compte de l'époque. Au même titre que les musiques, synthétiques et vraiment nulles. Au niveau histoire et thèmatique on est en terrain connu, c'est une fable écolo qui dénonce l'industrialisation, la guerre, l'arme atomique, c'est joli et gentil.
Moi qui ne suis pas fan d'animation japonaise (c'est le moins qu'on puisse dire) je reconnais que chaque film de Miyazaki que je découvre me bluffe, peu importe la période, ce monsieur est un véritable maître de l'animation.
Mais ça ne m'a pas empêché de rigoler grassement avec Guiton devant certaines scènes ambigües qui mériteraient bien un détournement....

Le chant des sirènes en 128 Kb/s


Hop, ouverture de la catégorie billets d'humeur avec une question fondamentalement pas fondamentale.
On l'a vu, on le voit, les lecteurs mp3 sont monnaie courante dans notre paysage quotidien. Dans les transports en commun, dans les bibliothèques, dans la rue, pendant certains conversations même (il y a des gens qui ont TOUJOURS un écouteur dans l'oreille quand ils te parlent, c'est troublant).

Et là subitement je me demande, est-ce bien sérieux ? Le principe de base : emporter SA musique partout où on va pour écouter ce qui nous plaît, est séduisant bien sûr. Mais à quel prix ? Car il s'agit de musique compressée, donc ayant perdu pas mal de sa finesse originelle. Il faut bien voir que le format roi, le mp3 fait perdre bon nombre d'informations au fichier musical afin de lui faire atteindre un poids respectable pour permettre d'en stocker le plus grand nombre dans son lecteur. Le poids moyen d'une chanson en mp3 est de 3 Mo. Un cd comprenant une quinzaine de titres pèse entre 500 et 700 Mo. "Donc bon"...
Cela vaut-il le coup d'accepter une telle perte de qualité quand il s'agit de nos chansons préférées ?

Et la liste des interférences qui polluent le plaisir d'écoute s'allonge avec les bruits environnants (à moins d'avoir le volume à fond, il est impossible d'écouter de la musique dans le RER A, un vrai groupe de métal industriel à lui tout seul) et la piètre qualité du diffuseur (les écouteurs). Parce que bien souvent, les écouteurs vendus avec les lecteurs sont mauvais et il faut vraiment mettre le prix pour obtenir un casque offrant une sortie sonore respectable (un bon casque Seinnheiser ça coûte 190 euros sous, ce qui est, on en conviendra, très très cher). Bien souvent pour compenser le manque de qualité sonore, les utilisateurs mettent le volume à fond, ce qui n'est pas très raisonnable et n'améliore en rien la situation.

Et au final on obtient un résultat bien meilleur en écoutant un cd sur n'importe quelle chaine stéréo.
Alors je pose la question : où est l'intérêt de la musique nomade ? C'est sans doute le fait d'avoir son petit ilôt musical égoïste, son environnement familier qu'on ne partage avec personne (et aussi qu'on n'impose à personne, soyons justes, les mecs qui écoutent leur musique de con sur les hauts parleurs de leur téléphone font chier tout le monde), son bruit de fond à soi.
Mais ça n'est pas vraiment rendre justice à la musique je trouve.

Quand y a d'l'Eugène, y a du plaisir...

Voici le troisième album du groupe Pink Martini. Pour ceux dont la mémoire défaille un peu, ce groupe (une douzaine de musicos menée par le duo China Forbes, chant et Thomas Lauderdale, piano) est à l'origine du tube Sympathique (mais si vous savez : "je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner..."). Bon, Sympathique est loin d'être ma chanson préférée, je préfère de loin Never Stop Falling In Love (qui risque de faire l'objet d'un futur article à elle toute seule d'ici peu, gardez l'oeil ouvert). Jusqu'à présent, j'appréciais beaucoup Pink Martini sur quelques chansons (une demi douzaine sur leurs deux précédents albums) donc je me suis naturellement laissé tenter par le dernier opus.

Et là, LA bonne surprise de taille. Sur tout l'album, je n'ai trouvé qu'une seule chanson à jeter (une reprise de Syracuse mais il faut dire que je n'aime pas du tout la chanson d'Henry Salvador à la base), le reste j'en suis tombé raide dingue. C'est un joyeux melting pot de reprises de chansons étrangères et de compositions originales (dont certaines ne sont pas en anglais). Se croisent donc pêle mêle, l'anglais, le japonais, le portugais, l'espagnol, l'arabe, le français et un soupçon de russe. La véritable prouesse c'est la façon avec laquelle la voix de China Forbes passe d'une langue à l'autre, d'un registre à l'autre aussi, à chaque fois c'est réussi, délicieux et envoûtant.

On alterne les balades sexy, les chacha, les mélodies langoureuses et les chansons plus joviales sans problème, ça prend son temps sans ennuyer, ça pétille sans être anecdotique. Rien de casse-pieds, de sirupeux ou nombriliste, c'est tout simplement fait pour tout le monde.

Je souligne aussi, car c'est vraiment un des points forts de l'album, l'ouverture d'esprit dont font preuve ces artistes en nous proposant un recueil pareil, fenêtre sur le monde, une vraie mosaïque culturelle qui donne envie d'entendre plus de chansons de ce genre, bref de découvrir d'autres artistes que ceux dont on a l'habitude. C'est tellement rare cette opportunité d'un regard différent du mode de pensée occidental (enfin pour moi qui ait essentiellement une culture anglo-américaine) que cela vaut la peine d'être écouté.

Pour finir, je met quiconque au défi de pouvoir s'empêcher de chanter maladroitement "Bukra W'bado" la chanson arabe en phonétique tant sa bonne humeur est communicative.

Et ce coup ci je finis vraiment en postant une photo de la magnifique China Forbes

Que le blog soit !



J'ai souvent envie de parler d'oeuvres que j'ai vus/lues/entendues mais cette envie se heurtait jusqu'à présent à la frustration de ne pas pouvoir toujours en débattre ou au moins en faire un commentaire construit. Étant relativement hétéroclite dans mes goûts, je ne peux pas forcément partager toutes mes découvertes et autres coups de coeur avec mon entourage (famille et ami(e)s) et ça me peinait un peu. Voilà pourquoi j'ouvre sans trop de prétention (mais avec tout de même l'espoir secret de devenir une webstar interplanétaire en moins de 6 mois, comme tout blogueur qui se respecte) cet petit espace perso où je peux à l'envie parler de ce qui me plait. Voilà pour la partie "critique" et quand à la "chronique", et bien je m'offre aussi le plaisir de pouvoir dispenser des billets d'humeur sur n'importe quel sujet que ce soit, pour rigoler un peu.

(Je dois dire que je suis assez fier du titre de ce blog, non seulement il y a un petit jeu de mots mais en plus il résume bien ce qu'il contient et les deux mots ont des sonorités amusantes).

Me voilà donc chronitiqueur ! Avant de divaguer davantage, je vous glisse un dernier mot sur l'image choisie pour illustrer cette inauguration. J'aurai pu mettre l'Origine du Monde de Courbet (hyper efficace pour avoir plein de visiteurs d'un coup !) ou une illustration psychotrope du Big Bang mais j'ai préféré ce magnifique bouton rouge, à la fois puissant, simple et élégant.

Et maintenant que le cirque commence !