dimanche 10 juin 2007

"Quelqu'un m'a dit" (© Carla Bruni)


Dernier dvd visionné : Révélations (en vo The Insider) de Michael Mann. Enfin. Je dis enfin parce que je l'ai acheté depuis 6 mois et durant tout ce temps, le film a été victime d'une malédiction qui repoussait à chaque fois l'échéance du visionnage. C'était même devenu un running gag...
J'en attendais beaucoup, non pas pour le pitch (que je ne connaissais même pas) ou les acteurs ( Pacino est assez inégal à mes yeux et Crowe n'est pas extraordinaire) mais à cause du réalisateur. Michael Mann est pour moi le meilleur cinéaste hollywoodien actuel. Tout simplement. (J'arrête avec les phrases de deux mots, promis). Je l'ai découvert avec Heat (qui reste son meilleur film à ce jour) puis Collateral et enfin Miami Vice (qui n'est pas exempt de défauts certes mais reste un film incroyable, j'expliquerai un jour pourquoi). J'adore les trois pour différentes raisons (et mon ordre de préférence est aussi l'ordre dans lequel je les ai découverts) dont : la formidable réalisation d'acteurs dont fait preuve Mann (Tom Cruise qui devient bon ! c'est encore plus impressionnant qu'un paralytique qui retrouve l'usage de ses jambes), la mise en scène chirurgicale, millimétrée , les plans nocturnes à couper le souffle, la beauté glaciale de la photographie et un traitement pertinent de la violence. J'aime le travail d'orfèvre et quand en plus il se permet au passage d'être subtilement subversif ( comme dans Miami Vice) j'applaudis des deux mains.
Autant dire que je les attendais au tournant ces fameuses Révélations. Et bien petite déception.
D'abord le duo d'acteurs ne dégage rien d'extraordinaire, ce qui présente un handicap considérable pour le film (la trilogie de Mann dont je viens de parler axe chacun de ses films sur un duo, qui tourne même parfois au duel). D'autant plus dommage que c'est une relation différente des autres films (je précise quand même que Révélations est antérieur à Collateral et Miami Vice), une sorte d'attraction/répulsion pour finir par une collaboration. On retrouve le respect qu'il y avait entre Pacino et De Niro dans Heat mais pas d'antagonisme ni de réelle amitié. Bref y avait de la matière là ! Ben non, pas d'étincelles. Pas de faute non plus mais bon...

Au niveau mise en scène on retrouve des gimmicks typiques de Mann, les balades en voiture sur l'autoroute, les plans nocturnes et urbains. Le film baigne pas mal dans le noir et à ce titre je pousse une petite gueulante. Le film est long (2h30) et tient sur un dvd double couche simple face. Mais la compression (l'encodage numérique du master de la pellicule pour le dvd) n'est pas terrible et on a parfois du grain important sur les scènes de noir. C'est pas beau et désagréable. Et ça gâche un peu le plaisir, surtout quand on est fan de Mann pour la beauté de ses images. Continuons dans les éléments communs à la filmographie, on retrouve le personnage aux cheveux blancs dans Collateral, comme dans Heat on a le droit à des scènes de discussions dans des cafés... L'ambiance est travaillée mais rien ne décolle.

En définitive un bon polar/thriller/drame (drame c'est quand même le plus approprié, surtout que c'est tiré d'une histoire réelle) mais un petit Mann. Il me reste encore Ali et La Forteresse Noire (celui là il me fait bien envie) à voir en attendant son prochain projet. Un polar sur le Hollywood des années 30 avec Leonardo DiCaprio, le meilleur acteur américain actuel. Oui je suis impatient, oui.