vendredi 6 juillet 2007

Da Yard 4.0



"Réflechis John, réflechis !". La trilogie des Die Hard c'était quand même super quand j'étais gamin. De l'action plein partout, des fusillades à foison et surtout un héros qui prenait cher ! McLane finissait toujours le film en débardeur trempé de sang séché, de sueur et de poussière. La classe quoi (tellement la classe que ça se retrouve dans Le Cinquième Élément). Et puis c'était une grande gueule Bruce Willis, il se foutait toujours des terroristes en balançant des vannes qui doivent être horripilantes quand on est un méchant (surtout quand on est un méchant sérieux comme par exemple un Allemand). A ce titre, la vf du film doit y être pour pas mal dans le succès du film en France alors rendons à César ce qui est aux Romains : l'acteur français qui double Bruce Willis dans les Die Hard s'appelle Patrick Poivret, voilà.
C'est une trilogie un peu à part dans le film d'action, avec l'introduction d'une nouveauté : le héros qui saigne et se parle à lui même. Et le meilleur des trois c'est le dernier : Une Journée En Enfer avec Samuel L Jackson en raciste hystérique (et la marche militaire "Johnny Comes Marching Home" en fond sonore pendant les scènes avec les méchants). Donc c'est quelque chose de rangé sur l'étagère, c'est un peu sacré Die Hard, c'est le reflet d'une époque.
Et voilà qu'en ce moment la mode c'est de repomper des licences qui ont bien marché durant les 80s. Et il y a quelques années on s'est retrouvé avec un Terminator 3 qui n'était qu'une parodie du 2. Et puis y a eu aussi Rocky Balboa (bon lui je l'ai pas vu, ni aucun Rocky d'ailleurs). Alors dans tout ça j'ai un peu peur pour Die Hard moi.
Et ben il fallait pas avoir peur. Ce dernier volet est réussi, pas aussi bon que le 3 évidemment mais d'un niveau égal au 2. Alors certes il n'y a pas de débardeur ni de "réflechis John" mais :
on retrouve le côté monologueur de McLane, les flics toujours à l'ouest dans leur QG, du verre brisé, de la baston, de l'action, des fusillades, des entreprises de démolition urbaine et la traditionnelle cascade d'emmerdes qui s'acharne sur John. Pas de trahison donc, l'esprit est respecté, ça n'est pas juste un film d'action moderne, c'est un Die Hard.
Et en plus y a des innovations : le fait de moderniser le contexte (les cyberterroristes) laisse McLane complètement en décallage, ce qui renforce encore l'efficacité du tandem qu'il fait avec le boulet d'ado informaticien. John est à côté de la plaque mais tient encore la route, c'est le message et c'est bien mis en scène. Pas mal d'humour sur les geeks, c'est bien fait pour leur gueule (en plus c'est rigolo). Justin Long joue bien le nerd qui a un peu perdu contact avec la réalité, Timothy Oliphant n'est pas à son meilleur niveau mais campe quand même un méchant respectable. Les innovations en termes visuels sont pertinentes (notamment dans les cascades et la chorégraphie des fusillades), on regrettera peut-être une scène avec un avion de chasse un peu "too much" (surtout parce qu'elle est intégralement en CGI alors que pas mal de scènes avaient jusque là été réalisées en prise de vue réelle).

Au final on s'en prend plein les yeux, on rigole et c'est bien fichu : j'en demande pas plus pour un film de ce genre. Acquisition en dvd assurée.