jeudi 28 juin 2007

Troue et Ponce


Enfin de retour après une trop longue absence. Des problèmes avec mon MOdulateurDÉModulateur qui avait grillé. Mais à présent me voilà à nouveau pour entretenir mon blog. Allez hop critique d'un coup de foudre en retard (classé en catégorie Comics mais il s'agit là d'une exception). Coup de foudre parce que Persepolis c'est de la grosse bombe de balle et en retard parce que ça fait un moment que c'est sorti (mais il y a un regain de buzz à cause de la sortie imminente de l'adaptation animée au cinéma qu'il me tarde de découvrir).
L'avantage de ma découverte tardive c'est que j'ai pu acheter l'intégrale de la BD au lieu des 4 petits tomes et ça m'est revenu moins cher. Je conseille à tous ceux qui veulent s'y mettre de faire de même sauf si ils aiment perdre de l'argent.
Alors Persepolis c'est quoi ? Et bien c'est l'autobiographie en bande dessinée de Marjane Satrapi qui nous fait découvrir son enfance en Iran durant la Révolution iranienne, puis son exil durant l'adolescence et enfin les premières années de sa vie d'adulte.
Ce livre est du véritable pain béni pour moi tant mon inculture crasse en ce qui concerne l'histoire iranienne était vaste. Grâce à cette lecture non seulement j'ai acquis pas mal d'éléments culturels et historiques mais surtout j'ai eu le droit à un vrai point de vue sur le pays, ce qui m'a fait sortir de pas mal de clichés que l'on peut avoir sur l'Iran. Donc rien que pour se décoller la rouille des yeux (si tu trouves la référence cinématographique, tu as gagné mon respect mais tu es un geek) ça vaut le coup.
Mais ça n'est pas tout ! On est loin de l'autobiographie chiante et/ou larmoyante, Madame Satrapi sait aussi utiliser l'humour à bon escient que ça soit dans les dialogues ou dans le graphisme. D'ailleurs à ce niveau là c'est impeccable, un noir et blanc encadré par un trait qui convient à merveille au récit. À ce sujet j'ai une petite anecdote. Je parlais de Persépolis à un repas de famille et mon oncle l'avait lu aussi. Il était fan de Satrapi puisqu'il avait aussi Poulet Aux Prunes (que je n'ai pas lu moi) mais quand j'ai commencé à expliquer aux autres qu'il s'agissait d'une bd il a dit "Oh moi j'ai pas vu ça comme une bd." Voici l'échange qui a suivi : "Ben pourtant c'est bien une bd, je vois pas ce que ça peut être d'autre".
"Ouais mais moi j'ai plus lu ça comme une autobiographie."
"Ben on peut faire des autobiographies en bd. Pour toi c'est quoi une vrai bd alors ?"
"Ben Boule et Bill, Tintin, Astérix...".

Nul n'est besoin de dire que j'étais triste et affligé par une telle remarque, la bd a encore du chemin à parcourir avant de se faire une place dans le panthéon de la reconnaissance culturelle... En parlant de ça, L'Association, l'éditeur de Marjane Satrapi est sans doute ce qui se fait de mieux en matière de prétention intellectuelle, à donner des complexes à Télérama.
Enfin bon, achetez les yeux fermés, lisez les yeux ouverts, et puis après allez voir le film (sorti depuis hier).

5 commentaires:

Juklien a dit…

Merci pour cette jolie chronique qui donne envie de voir le film et de lire le livre.

Pour ma part je connais depuis deux ans je crois, vu que le Monde 2 (tu sais la copie du figaro magazine lachée chaque samedi avec Le Monde (daté du Lundi) nous offrait chaque semaine un petit passage.

Allez je file, tu m'as donner envie de regarder Hot Shot.

Basile a dit…

Tu es fort, tu es très fort.

Anonyme a dit…

L'Association de la prétention intellectuelle ? En tout cas, je ne crois pas qu'un seul album que j'ai du lire de cet éditeur ne m'ait déçu. Peut-être que n'en ayant lu que quelques un, je n'ai lu que les réussis...

En tout cas, je sens que je vais bientôt aller voir le film et pour la BD, j'attendrai une future hypothétique rémunération pour me le prendre.

Quant à promouvoir la BD, ca fait longtemps que j'ai abandonné. Les combats perdus d'avance c'est pas pour moi...les combats tout court en fait, je suis trop lâche pour ça.

Anonyme a dit…

Autre exemple de bd "qui ne doit surtout pas s'appeler comme ça" (roman graphique, ça pête mieux), un exemple que tu connais bien : Cité de verre chez actes sud. Eh bien quand tu regardes la tranche de la nouvelle édition, tu lis : Paul Auster. C'est tout. Genre Mazzuchelli on sait pas qui c'est.
Quant à l'Association, tu sais ce que j'en pense.

Je hais les intellos de gauche presque autant que je hais les beaufs de droite (et inversement).

Basile a dit…

Ah j'ai pas dit que l'Association produisait d'la merde hein, simplement ils ont choppé le melon, y a qu'à lire leur mini catalogue. Mais prétention et qualité ne sont pas incompatibles.

Moi je continue le combat pour la BD parce que c'est le seul domaine où je peux vaguement me la péter niveau culturel. Et pour moi c'est vital de se la raconter.

Et puis tiens je vais aller voir Persepolis au cinoche tout seul demain.